Hellfest 2023, toute la journée du samedi 17 juin

Hellfest 2023, toute la journée du samedi 17 juin

31 juillet 2023 0 Par Céline Leclere

Hellfest samedi 17 juin : ce samedi fut la journée la plus chargée, rythmée par des courses effrénées tout au long de la journée entre les différentes scènes.

Nous avons commencé la journée à 11h40 avec les indiens de Bloodywood sur la Mainstage, un groupe dont j’ai souvent entendu parler par leur originalité et effectivement, c’est à voir et à écouter. Très connu dans leur pays, leur nu/folk metal est teinté d’exotisme avec des instruments typiquement indien, tels que le dohol, et leur musique dégage une énergie extraordinaire. Originellement parodique, ce groupe a été victime de son succès et a su s’exporter, on comprend très bien pourquoi. Un véritable plaisir de les retrouver au Hellfest, aussi bien pour les connaisseurs que pour ceux qui les ont découverts sur le tas, de quoi bien commencer la journée comme après un bon jus de fruit vitaminé.

The Dali Thundering Concept

On enchaîne sur l’Altar avec The Dali Thundering Concept, un groupe français situé entre le deathcore, le djent et le metal progressif. Une « musique d’intello » certains diront, mais non dénuée d’énergie, fait démontré par la foule qui s’est pointée devant l’Altar à l’heure du déjeuner. Malgré un « wall of death » raté (Sylvain – chant – a oublié de donner le top départ), nous avons eu droit à un show énergique, un public présent et à un morceau joué en exclusivité, le titre en question n’ayant même pas été enregistré et Léo – guitare – s’étant fait voler l’ordinateur sur lequel figurait la plupart des compositions et enregistrements audio quelques jours avant le fest (#tristesse).

Retour sur la Mainstage pour assister au show donné par Fever 333, un groupe américain de trap metal, dont l’énergie n’est plus à démontrer : entre Jason – chant – qui n’hésite pas à escalader des infrastructures pendant son show ou à screamer le micro entre les dents tandis que chacun de ses bras porte un ampli, ou encore leur guitariste qui se déhanche sur scène, on comprend aisément pourquoi ce groupe fondé en 2017 parvient dès l’année suivante à être nominé aux Grammy Awards pour « meilleure performance rock ». Un bon shot d’énergie parsemé de cocaïne pour ceux qui aiment bouger dans le pit.

Kalandra

Ten 56.

On se retrouve une nouvelle fois sur l’Altar avec Ten56. cette fois, un groupe français né pendant la pandémie de Covid-19 et composé d’un mélange de différents membres issus initialement d’autres groupes (Aaron Matts – ex-Betraying the Martyrs, Quentin Godet – Kadinja, Arnaud Verrier – Uneven Structure, Luka Garotin – Earth Trip, puis rejoints par Steeves Hostin – Betraying the Martyrs), dont le genre musical est difficilement classable, se situant entre deathcore, metalcore, et metal industriel. Un groupe non dénué d’énergie, porté par la voix puissante d’Aaron et une rythmique acérée proche du djent.

Chacun des membres de Ten56. a su apporter sa patte artistique au projet, un mélange de talents et de touches personnelles qui explique le succès de cet OVNI musical qui a su réunir un nombre important de festivaliers sous l’Altar. Malgré une chaleur accablante, la foule était bien présente et en éveil. Entre connaisseurs et novices, tout le monde s’est laissé emporter par la vague Ten56. et leur première prestation au Hellfest fut un véritable succès, l’ambiance étant au rendez-vous des deux côtés de la barrière.

Asking Alexandria

Puis RDV avec Asking Alexandria sur la Mainstage, sans Ben Bruce (guitare, chœurs) cette fois-ci malheureusement, pour un retour vers le début des années 2000. Les titres les plus connus seront joués pour mon plus grand bonheur (« The Final Episode », « Into The Fire », « Where Did It Go ? », « The Violence », « Run Free », « Alone In A Room ») avec un Danny Worsnop en forme qui poussera les « screams » et les « growls » sur les anciens titres.

Mais qui a une fâcheuse tendance (à mon goût) à modifier ses mélodies au chant en live pour les titres les plus récents (il ne l’a pas fait pour « Into The Fire » cette fois-ci, mais il n’a pas poussé la note pour « Where Did It Go ? » – les couplets étaient inaudibles et le refrain à moitié chanté -, pareil pour « The Violence » où il n’est pas allé chercher les aiguës et est resté sur une intonation moyenne, rendant le tout assez plat et décevant au final).

Un peu plus d’une heure après, c’est au tour de Gorod d’apparaître sur l’Altar pour du death metal technique et progressif français. Pas mal de monde était présent sous la tente, le groupe parvenant à réunir un bon nombre de fans du genre, pour le retour des Bordelais au Hellfest 11 ans après. Le quintet proposant un registre assez mélodique, il parvient également à séduire de nombreux novices venus tendre une oreille par curiosité et leur prestation scénique est satisfaisante grâce à une présence scénique accrue de la part des musiciens, mais également à une ambiance fournie transmise par le public.

Puscifer

Arch Enemy

Nous retrouvons ensuite Arch Enemy sur la Mainstage, qui joue en même temps que Myrath sur la Temple (cruel dilemme). Une foule impressionnante et compacte est réunie devant la scène principale du Hellfest, impatiente de voir (et d’entendre) le groupe de death metal mélodique suédois ainsi que sa charismatique chanteuse canadienne Alissa White-Gluz, qui se présentera dans une magnifique combinaison bleue défiant toute chaleur (chapeau). Le quintet nous présente une véritable setlist de festival, garnie de ses meilleurs titres (« War Eternal », « My Apocalypse », « The Eagle Flies Alone », « Nemesis »), pour notre plus grand bonheur auditif. Visuellement aussi, le show était au rendez-vous, notamment avec de nombreuses pyrotechnies (flammes, pétards, etc.), Alissa qui communiquait pas mal avec le public (et en français en plus, malgré un gros accent canadien), ce dernier étant présent en nombre également.

Nous courrons ensuite vers l’Altar pour retrouver Born Of Osiris, l’une des plus belles découvertes musicales de la 16ème édition du Hellfest pour moi personnellement : je connaissais de nom, mais je ne connaissais qu’un seul de leurs titres et ne les avais encore moins vus en live. Et bah franchement, ça envoie de la patate, très difficile de ne pas headbanger pendant tout le long du set. Les riffs de guitare sont entraînants, on retrouve un côté très punchy propre au deathcore, tout en conservant un côté mélodique qui donne du relief et de l’amplitude à la plupart de leurs compositions, tout cela accompagné d’un chant saturé pêchu. À découvrir de toute urgence si vous ne connaissez pas le groupe, et encore plus si vous êtes un fan du genre.

Porcupine Tree

Retour sur la Mainstage pour le groupe de power metal allemand Powerwolf. Comme on s’y attendait, une mise en scène travaillée s’offre à nous, avec des costumes et un maquillage au point pour célébrer la « messe du heavy metal », accompagnés de nombreux effets pyrotechniques et de confettis à tire-larigot. Attila Dorn (chant), comme à son habitude, communiquait entre chaque chanson avec le public (en français s’il-vous-plaît) afin de créer diverses interactions, notamment son fameux duel de « qui fera le plus de bruit entre les hommes et les femmes » (sans remarque sexiste de la part du public cette fois-ci).

Les chœurs, les orgues et les paroles en anglais et latin chantées par le ténor dramatique allemand répondent présents pour nous offrir un set d’une heure agrémenté de leurs titres les plus connus (« Incence & Iron », « Armata Strigoi », « Demons Are a Girl’s Best Friend », « Sanctified with Dynamite », « We Drink Your Blood », « Werewolves of Armenia »). Un super show en tout point pour les afficionados du quintet allemand qui ont eu l’occasion de chanter leurs meilleurs titres à tue-tête, mais aussi pour les novices qui ont pu s’amuser grâce aux nombreuses interactions du groupe ou tout simplement profiter du show dans son ensemble (décors, costumes, mise-en-scène, effets pyrotechniques et confettis).

Lorna Shore

Ensuite, direction l’Altar pour assister au concert de Lorna Shore : un trajet de longue haleine à cause de la foule compacte réunie devant la Mainstage 1 pour Iron Maiden, un système de chenille ayant été clandestinement mis en place par certains festivaliers voulant sortir de cet Enfer. Arrivée devant l’Altar, je n’ai pu assister qu’à 4 chansons du groupe de deathcore américain. Mon plus grand regret : avoir raté « Sun//Eater » et « To the Hellfire » ; mais je me console en apprenant qu’ils joueront au Bataclan le 6 décembre 2023.

Pour en revenir à la prestation de Lorna Shore au Hellfest, la foule était bien présente et en délire. Le quintet américain est clairement une étoile montante de la scène metal et enchaîne les dates en ce moment, tout le monde voulant assister à la performance vocale de Will Ramos qui fait beaucoup de bruit (au sens propre comme figuré) en plus de l’univers mélodique particulièrement prenant construit par l’ensemble du groupe, qui raconte une histoire au fil des chansons et des albums. Le seul reproche qu’on puisse leur faire est que leurs titres sont, en fin de compte, assez similaires et qu’il devient parfois difficile de les distinguer ; mais à part ça, Lorna Shore nous a offert un show digne de ce nom, cinglant, puissant, émouvant, inoubliable, fédérant tout le public à l’unisson, à revoir de toute urgence.

À propos du concert de The Hu

Quelques heures plus tard, le temps de recharger ses batteries, direction la Temple pour assister au concert du groupe de heavy metal mongol The Hu. Quelle ne fut pas ma stupeur quand je découvris l’ampleur de la foule amassée devant ladite scène ! Après une ultime tentative pour s’introduire sous la tente qui s’est soldée par un échec, je m’y suis résignée et ai donc décidé de faire demi-tour, comme une bonne majorité des personnes présentes afin d’admirer le show de loin, sur l’unique écran suspendu au-dessus de l’entrée de la Temple.

Dégoûtés, de nombreux festivaliers se sont exprimés sur la mauvaise organisation du Hellfest, car « c’est un groupe aurait dû jouer sur une Mainstage » (mêmes remarques entendues pour Behemoth), « il y a eu un problème d’estimation du nombre du public ». Même en-dehors de la Temple, la foule était si dense qu’il était impossible de s’asseoir ou même de circuler, tapant sur les nerfs de certains festivaliers (dont moi). Heureusement pour nous, la foule s’est décantée au fur et à mesure du temps, les gens décalant petit-à-petit vers les Mainstages pour Carpenter Brut, rendant le concert plus agréable et supportable.

Des titres iconiques

Nous avons eu le droit aux titres iconiques « Yuve Yuve Yu » et « Wolf Totem », les gens applaudissant, chantant et slamant même en-dehors de la Temple : un moment magique et intense, que j’ai eu la chance de pouvoir capturer en vidéo. Une énergie incroyable émanait du public, The Hu est définitivement un groupe qui dégage une aura puissante et rayonnante, à découvrir en live. Cependant, il aurait pu être intéressant de voir Jacoby Shaddix (Papa Roach) et Lzzy Hale (Halestorm) rejoindre The Hu sur scène pour un featuring respectivement sur « Wolf Totem » et pourquoi pas « Song of Women », sachant que ces deux groupes ont également joué au Hellfest lors de cette édition (respectivement le Vendredi et le Dimanche) ; mais cela ne s’est pas fait, probablement pour des raisons d’emplois du temps qui ne correspondaient pas, dommage…

Enfin, nous clôturons la soirée devant les Mainstages avec Carpenter Brut, qui jouait en même temps que Meshuggah sur l’Altar. L’ambiance était loin d’être « metal », mais la foule était malgré tout belle et bien présente, se dandinant sur les musiques électroniques cultes de l’artiste français. Les jeux de lumière étaient impressionnants, tournoyant dans tous les sens, de quoi illuminer la Mainstage de minuit à 2h du matin, avec une clôture en apothéose sur le mythique « Maniac », les paroles défilant sur l’écran et le public criant le refrain en cœur.

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