Un nouvel EP plein de Resilience

Chronique The Ghost I See :

The Ghost I See est un groupe autoproduit de metalcore perpignanais fondé en 2018 et composé de 5 membres. Le groupe est né de l’union de 3 anciens membres de Parallels et 2 anciens membres de Let Them Rise. Leurs influences sont marquées par divers artistes, dont Linkin Park, While She Sleeps, I Prevail et Wage War.

Après avoir sorti plusieurs compositions sur YouTube, The Ghost I See sort son premier EP « Wisdom » (« Sagesse ») le 24 avril 2020, qui traite de problèmes que l’on peut rencontrer dans la vie de tous les jours (les peines de cœur, la dépression, la recherche de réponses à certaines questions, etc.). Le 10 mars 2023, le sextuor sort un EP 5 titres du nom de « Resilience » qui se veut plus dénonciateur, révélateur vis-à-vis du contexte social actuel, mais qui traite aussi de sujets plus personnels.

Un EP plein d’innovations

À travers cet EP, The Ghost I See cherche à innover avec du chant parlé, presque rappé (« Ignorance Is Bliss » – « L’ignorance est un bonheur ») à la Lionheart (beatdown hardcore), ou encore avec des percussions électroniques dans les couplets et un son plus aérien (« Losers » – « Les perdants ») ; mais les perpignanais restent également fidèles à eux-mêmes et on retrouve des similarités sonores avec leur précédent EP « Wisdom » dans « We Don’t Belong » (« Nous ne sommes pas à notre place »), qui reste un classique du genre.

« Resilience », titre éponyme

The Ghost I See frappe également fort avec cet EP, tout d’abord « musicalement » avec 2 titres qui sont, pour moi, les plus marquants : « Resilience », titre éponyme, avec une entrée en matière violente marquée par un chant saturé prégnant qui saisit à la gorge, suivie d’un refrain entraînant et composé d’un breakdown particulièrement travaillé et original, qui mélange guitare électrique et sons électroniques. Comme le déclare lui-même le groupe, il cherche à « toucher à la fois un public Metal et un public non-initié », ce que l’on retrouve parfaitement dans ce mélange de sonorités, à la fois mécanique et électronique. « Outside » (« À l’extérieur ») n’en démord pas moins, clôturant cet EP en marquant une fracture assez violente à la guitare électrique face à une ouverture aux sonorités électroniques, conférant une puissance toute particulière à ce morceau.

Outre une musicalité innovée, The Ghost I See marque cet EP par des messages forts qui nous touchent à la fois en tant que communauté, que chaque personne individuellement. Cet EP nous pousse au questionnement, à la réflexion, à l’introspection, à la remise en question. Il dénonce l’inaction de l’Homme, ainsi que l’indifférence propre à notre génération, dans un monde où les gens préfèrent rester ignorants, se terrer dans une espèce de déni plutôt que d’affronter une réalité, vérité douloureuse (« Ignorance Is Bliss »), notamment face au « chaos » actuel qui nous propulse vers une fin certaine avec un environnement qui se dégrade (dans « We Don’t Belong » : « Smoke is crawling through our veins ; The air inhale is cutting our breath » – « La fumée s’insinue dans nos veines ; L’air inhalé nous couple le souffle ») et c’est dans ce contexte que The Ghost I See nous pousse à nous remettre en question (« Am I the consequence or am I the cause of this chaos we’re livin’ in ? » – « Suis-je la conséquence ou la cause de ce chaos dans lequel nous vivons ? »).

The Ghost I See – Des fantômes qui prennent plutôt bien la lumière

Dans un registre plus intime, le groupe encourage également la lutte personnelle de chacun contre ses propres souffrances et dénonce une société dans laquelle tout le monde se plaint tout le temps et pour, très souvent, pas grand-chose finalement (« Resilience »). Il nous encourage également à prendre des risques et à poursuivre nos rêves, et accuse ceux qui cherchent à nous décourager car finalement, ce sont ceux qui ne prennent pas de risques qui sont les faibles (« Losers »). Enfin, dans « Outside », le sextuor traite également du sujet des relations toxiques, de la faiblesse dans laquelle nous nous trouvons (« I fell down far too soon » – « Je suis tombé bien trop tôt »), du silence dans lequel nous nous terrons par peur (« Because I wasn’t able to speak » – « Parce que je n’étais pas capable de parler »), du fait d’être poussé à bout (« Don’t try to push me outside » – « N’essaie pas de me pousser dehors ») et de vengeance karmique (« Payback time will come » – « L’heure de la revanche sonnera »).