Séquence punk au UK du 22 au 24 mars 2024

Séquence punk au UK du 22 au 24 mars 2024

9 avril 2024 0 Par Domdom

Séquence punk au UK, DomDom revient pour nous sur cette virée de mars à la rencontre de groupes qui ne passent que trop peu par nos contrées !

British Road Trip – Séquence punk au UK

Je délaisse cette fois les scènes du sud pour une virée au UK avec quelques amis. En cause : et ben le constat sans cesse renouvelé de tournées de nos groupes favoris qui se cantonnent à sillonner l’Europe entière sans passer par la France (ou, à la rigueur, une seule date à Paris). Bien trop belle occasion de profiter d’un tir groupé : 3 groupes en 3 jours : Buzzcocks (GB) – Stiff Little Fingers (GB) – Hot Water Music (US).

Jour 1 (vendredi 22 mars) : Buzzcocks au Koko à Londres

Magnifique salle de spectacle londonienne au sud de Camden, un vrai théâtre à l’italienne avec un parquet en bois et la déco baroque qui va avec. Cette salle a une histoire chargée en événements rock et punk londoniens. D’un autre calibre aujourd’hui, elle accueille environ 1400 places, fosse + balcon et loges.

Exactement le genre de salle à l’ambiance intimiste pour les retrouvailles avec les Buzzcocks, un de nos groupes préférés. OK, dès le départ on savait bien que ça n’allait pas être évident, les Buzzcocks sans Pete Shelley ? vous y croyez-vous ?…

On arrive 45 mn après l’ouverture des portes juste pour voir le dernier morceau de la première première partie… Je ne pourrai pas vous en dire plus (qui ? quoi ?). On n’est pas habitué à autant de ponctualité par chez nous. Arrive ensuite sur scène un groupe plus tout jeune qui envoie un rock soft / new wave (?) plutôt agréable mais pas vraiment excitant. Renseignements pris ultérieurement il s’agit de Modern English formation de 1979 avec un CV long comme le bras et toujours en activité après quelques breaks.

Le changement de line-up nous rapproche du magnifique bar très roKoko :

L’entrée en scène des Buzzcocks se fait simplement, sous un déluge d’applaudissements ! Et ça démarre direct avec « What do i get ? » (ho hooo) ! Ouf ! C’est bon ! On est complétement rassurés ! Le son est top et Steve Diggle mène le groupe et la soirée à fond de hits et de tubes ! Son chant est nickel, bien assuré et en place. La différence se ressent sur certains passages, notamment refrains, où ne pouvant pas monter aussi haut que Pete Shelley, il « simplifie » …ce que la salle ne laisse pas passer puisque tout le monde chante à fond et « récupère » donc les mélodies buzzcockiennes ! qui devraient être classées au patrimoine mondial de l’humanité.

Le reste du groupe est super bon. Au niveau guitares, le second guitariste avec sa Gibson complète parfaitement le son clair de la Télécaster de Steve Diggle sans en faire de trop. La section rythmique est irréprochable, du très haut niveau.

L’ambiance dans la salle est au taquet, autant sur scène que dans la fosse, le public (relativement jeune pour un vieux groupe comme les Buzzcocks) reprend toutes les paroles et les refrains, les musiciens sont hyper jouasses et très complices. L’enchaînement des morceaux est impressionnant, à peine quelques mots et un hommage à Pete Shelley et ça fuse pendant 1h15 non-stop.

Après quelques minutes de pause, le groupe revient sur scène pour un rappel d’encore 30 mn ! Le set se clôture par « Harmony in my Head », dont la mélodie me hante encore nuit et jour 1 semaine plus tard…

Merci Mr Diggle (69 piges), c’était un set parfait ! la grande classe ! suis juste un peu honteux d’avoir pu douter…

Jour 2 (samedi 23 mars) : Stiff Little Fingers à la Roundhouse à Londres

Changement de décor pour cette soirée. Direction la Roundhouse, un ancien dépôt de locomotive au nord de Camden transformé en salle de concerts. L’histoire du lieu, racontée sur ses murs, nous a occupé un bon moment. Tant elle est chargée de souvenirs (du punk évidemment !) :

Bon là clairement, à la Roundhouse, ce n’est plus le public de 1981… même par rapport à celui de la veille on a pris quelques dizaines d’années et autant de kg et perdu pas mal de cheveux…

C’est grand la Roundhouse (plus de 3000 debout et 1500 assis) et très haut aussi. Après quelques galères de billets électroniques (le billet est un QR code qui n’est délivré sur smartphones que deux heures avant le début du concert, quelle idée de merde !), on pénètre dans la salle en espérant que la première partie sera bien assurée comme annoncé par Glen Matlock, bassiste de Qui On Sait et des Rich Kids.

Bon c’est bien le cas, ce bon vieux Glen assure un show de 45 mn, mais sans vraiment convaincre avec un groupe sympa mais auquel il manquait vraiment de la niaque et de l’attaque. Quelques compos maisons et des reprises : « Burning Sound » (Rich Kids, superbe), « Blank Génération » (Richard Hell & the Voïvods, mouais) et « Petty Vacant » (Qui On Sait, mais alors là totalement dispensable jouée comme ça, avec participation à rallonge du public).

Après 30 minutes de pause-bières, la sono se met à jouer de l’Abba, plutôt bizarre… On ne saura jamais quelle est l’idée… et puis brutalement la sono envoie « Go for It » tout le monde fait la la laaa…, les lumières s’éteignent et les Stiff déboulent, à peine un hello de Jake et ça démarre vraiment hyper fort avec « Suspect Device », enchainé de « State of Emergency » et « Fly the Flag » ! Pogo immédiat sous des déluges de bières !

Pour le line up on retrouve donc Jake Burn (guitare et chant) et Ali McMordie (basse) des Stiff originaux + Steve Grantley (batterie) et Ian McCallum (guitare) arrivés dans le groupe en 2006. Le son est bon sans être une folie, la taille de la salle a tendance à disperser un peu trop.

Au niveau technique, le groupe est OK, la section basse/batterie impressionnante, Jake chante divinement bien et pousse sa voix, son jeu de guitare est parfait, les solos sont impeccables. On est un peu surpris par contre de l’autre guitariste, son jeu de guitare manque réellement d’attaque, dommage, heureusement il chante et fait des chœurs superbes.

Bon, entre temps les morceaux s’enchainent, on a droit à « Hate Has No Home Here », nouvelle compo et nom de la tournée 2024, puis reprise des hits chantés par toute la salle. Petit hommage à tous les groupes ayant accompagné les Stiff à leur début (soit au moins toute la zone punk UK et Irlandaise depuis ‘76) au moment de lancer « Strummerville ».

Le set se finit par la rafale « Nobody’s hero » suivi de « Tin Soldiers » et « Gotta get away » en apothéose, on reste tous assommés par autant de puissance ! Un petit rappel avec la reprise reggaestyle des Specials « Doesn’t Make It Alright » et enfin la salle se fait complétement renverser par un « Alternative Ulster » aussi enragé que celui de mes souvenirs d’il y a 42 ans ! HANX !

Jour 3 (dimanche 24 mars) : Hot Water Music + A Wilhelm Scream + Catbite à Concorde 2 à Brighton

Au début de l’idée de ce mini trip, il était prévu d’aller voir cette affiche la veille à Londres. Mais le concert de Stiff a rebattu les cartes, on a alors prolongé le séjour à Brighton (sur les traces de nos souvenirs de Quadrophénia il faut bien le dire), pour ne pas louper cette affiche. En effet, les concerts de Hot Water Music en France, ben y’en n’a pas. J’étais resté sur une grande frustration après avoir vu A Wilhelm Scream (je suis fan hardcore) à Paris en avril 2022 dans des conditions techniques épouvantables.

Après quelques heures à jouer les touristes sur le pier de Brighton, on file au Concorde 2. Un club situé au bord de la plage, d’une capacité de 600 places. Le concert démarre avec Catbite et (bien que pas très ska-likers) d’emblée on est conquis par ce groupe hyper pêchu et sa chanteuse incroyable de classe, de charisme, avec une voix impressionnante ! Le son est parfait. La technique des musiciens est exceptionnelle. Les morceaux, bien que restant dans la veine ska-punk, sont variés. Tous les musiciens font des chœurs et le rendu est impressionnant. Le claviériste fait des jumps et des bonds dans tous les sens. Seul bémol, le public, plutôt jeune cette fois, est complétement amorphe. Éteint malgré les efforts de Brit pour le faire bouger. Peu importe de toute façon, le groupe se donne à fond pendant les 30 mn du show.

Catbite

Attente fébrile de mon côté pendant le changement de backline d’A Wilhelm Scream. J’attends beaucoup de ce concert…et je suis immédiatement rassuré dès les premiers accords !

British Road Trip – Séquence punk au UK

Gros son, énorme patate, groupe au top, ce qui se passe sur scène est réellement incroyable ! Comment font ces mecs pour se trimballer de la sorte, hyper à l’aise et relax, en faisant les cons, en assurant les chœurs avec des morceaux aussi techniques ? avec un seul de leur morceau on pourrait sans difficulté écrire un album complet !

Nuño le chanteur est terrible ! Il balance ses lyrics aux flows impossibles avec des grands sourires, appuyé aux chœurs par les 3 autres frontmen. Les deux guitares sont bien en avant, leur jeu parfaitement complémentaire. Ici aussi la technique est très très impressionnante mais rien de démonstratif, pas de frime, tout dans l’efficace !

Que dire de la rythmique ? « Il n’y a pas de bon groupe sans bon batteur » affirme un de mes bons amis présent. Et effectivement ben c’est le cas tu parles ! Puissance et finesse, haute vélocité et légèreté, contre temps et reprises à la volée. Ça envoie du lourd avec son copain bassiste de l’extrême, toujours à l’affut d’une descente de basse incontrôlée !

“J’en garde sous le pied pour les prochaines fois.”

On est scotchés tout du long, on se regarde, on n’y croit pas ! sciés par la performance ! Les mecs aussi sont à fond, déconnant entre eux, super jouasses d’être là. Le public est par contre toujours aussi mou, quelques claps claps polis et c’est tout, vraiment bizarre…

Hélas c’est déjà presque la fin des 30 mn réglementaires. Les arpèges de « The king is dead » résonnent et on se fait embarquer pour un dernier tour de pure folie hardcore. Des breaks assassins, les accélérations, les cassures de rythme, les relances à fond, le tout baignant dans des mélodies parfaites ! Dommage on n’a pas eu droit à « Born a wise man » ni à « Ice man left a trail » et à leurs structures impossibles. Tant pis j’en garde sous le pied pour les prochaines fois.

C’est malin on est bien fracassés maintenant, comment se remettre d’un tel choc frontal avant d’attaquer Hot Water Music ?

British Road Trip – Séquence punk au UK

On n’a pas trop le temps de s’inquiéter que déjà les lumières s’éteignent et la sono lance la bande d’intro. Et paf, ça ne loupe pas, je n’osais pas y croire mais oui C’EST BIEN CA ! on a bien droit à deux punks heroes sur la même scène ! Chuck Ragan évidemment, mais l’autre guitariste c’est bien Chris Cresswell, le chanteur guitariste des Flatliners ! Le Canadien avait repris à temps plein en 2017 la place de Chris Wollard parti formé ses Ship Thieves. (super excellent groupe d’ailleurs !) Et il est toujours là malgré la sortie d’un album des Flatliners en 2022, ça présage du tout bon !

Bon ça démarre avec « Remedy » et effectivement, on recule d’un mètre sous la pression acoustique, ah la la quelle puissance ! de nouveau on a droit à un super son pour ce gig. Le batteur balance du lourd, la caisse claire est en avant et les deux Gibson envoient un wall of sound en béton. Mais lorsque Chuck se met à chanter, on est restés sidérés, jamais entendu une telle puissance vocale ! c’est (presque) too much !

On se retrouve à la fin du set un peu hagards et hallucinés !

Les morceaux s’enchainent rapidement, les chœurs sont assurés par Chris Cresswell. Sa voix si particulière est parfaitement complémentaire au chant principal. Au cinquième morceau Cresswell s’installe au chant lead pour « Turn the dial » paru sur le dernier album de Hot Water Music de 2022. Et ça le fait vraiment, quel chanteur ! La voix est plus haute mais avec une sacrée puissance quand ça pousse. Il reviendra au lead au cours du set pour « Burn forever » paru en single en février dernier. En attendant l’album prévu le 10 mai.

Sur scène c’est toujours bûcheronnage (batterie / basse) et tronçonnage (guitares), les morceaux défilent et nous on a du mal à résister, assommés devant un tel déluge sonore ! Chuck pousse encore plus sa voix, c’est dément !

Et ça se poursuit comme ça pendant 1 heure 1/4, soit 22 ou 23 morceaux, on ne sait plus trop compter ni où on habite, même on les remercierait presque de ne pas avoir fait de rappel tellement on est laminés !

On se retrouve à la fin du set un peu hagards et hallucinés ! Bon là on est vraiment rincés, on file se mettre à l’horizontal, fin du week-end, début des bons souvenirs, revisionnage des photos, debriefs etc…

L’ennui avec ce genre de soirées en série c’est que tu deviens vite accro, alors dès qu’on est rentrés on s’est jetés sur les programmations de nos salles respectives pour voir quand on pouvait s’en remettre une dose…on vous dit pas la redescente déprimante dans laquelle on est quand vous lirez ces lignes… !

DomDom (aidé de www.setlist.fm et de https://slf.rocks pour les trous de mémoire)
Photos : DomDom & Gamin

Bises et mercis infinis à Fali, Gamin et Vinz pour ce wonder trip.

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