Chronique de l’album « Monster » (2023) de BLOWMIND

BLOWMIND, un groupe originaire de région parisienne, a secoué la scène rock alternatif avec la sortie d’un troisième album, « Monster« . Ce nouvel opus marque un tournant important pour le quatuor, avec l’introduction d’une voix féminine puissante, celle de Christina Ribeiro, et l’arrivée d’un nouveau guitariste lead, Hugo Bonet.

Le choix de cette nouvelle direction artistique, expliqué par Antonio Guzman (basse/chœurs), a clairement insufflé une nouvelle énergie à Blowmind. « J’avais auditionné d’autres gars, puis j’ai essayé un chant féminin. Avec Christina, ça a collé direct, ça change et ça a permis de relancer mon groupe Blowmind, que j’ai créé en 2010« .

L’album explore « une vision corrosive de [la] société » à travers huit titres qui reflètent la diversité musicale du groupe, allant du rock au stoner, avec des touches de metal.

Un rock profond accompagné de belles sonorités

Le titre d’ouverture, « Monster« , annonce d’emblée la couleur avec des sonorités profondes et un équilibre parfait entre la voix claire de Christina et le puissant jeu de guitare d’Hugo Bonet. Son solo à 1 minute 30 est un véritable coup de maître, captivant l’auditeur dès les premières notes.
« Let It Go » (5ème titre) maintient l’élan, offrant une voix rauque et puissante de la chanteuse lead, soutenue par le chœur d’Antonio Guzman, créant une dynamique sonore masculin/féminin intéressante.

Des influences stoner avec une voix grésillante en arrière-plan

L’album continue d’explorer des influences stoner avec des titres tels que « Die » (3ème titre) avec ses couplets au « parlé/chanté » et « Big Muff » (7ème titre). Les rythmes marqués et les solos de guitare transportent l’auditeur dans des paysages sonores vibrants.

« Alone » (4ème titre) se démarque avec sa fusion de sonorités stoner, rockabilly et punk. Le tout porté par un chant crié masculin, créant une atmosphère à la fois brutale et envoûtante. Ce titre se distingue également par une mélodie orientale à la guitare, offrant une expérience auditive unique.

Des titres plus enjoués et dynamiques contrastent avec le reste de l’album

L’album introduit également des titres plus enjoués et dynamiques, tels que « Hangover » (2ème titre) et « Fake Feelings » (dernier titre). Le premier, imprégné de sonorités blues et d’une atmosphère « punchy », offre une légèreté surprenante, tandis que le second combine une énergie dynamique et combative, avec des moments de douceur et d’originalité. Ce qui contraste avec le reste du titre telle une cassure, notamment grâce à l’incorporation d’une guitare acoustique qui apporte un peu de douceur face à la rudesse des riffs précédents, nous permettant de voyager en terres latines. La splendide harmonisation de ce titre, à l’originalité touchante, se démarque du reste de l’album.

Une petite place atmosphérique dans cet océan chaotique

Enfin, « Empty Souls » (6ème titre) vient apporter une note atmosphérique à l’album, soulignant la mélancolie et la tristesse qui peuvent découler de la critique sociale incisive que BLOWMIND propose. Le jeu de guitare rythmé au galop contraste magnifiquement avec des notes plus aérées qui donnent de l’amplitude à l’ensemble de la composition, créant ainsi une toile sonore sombre et gothique, illustrant parfaitement ces « âmes vides ».

En conclusion, « Monster » est une œuvre qui, restant fidèle à l’essence de BLOWMIND avec ses influences rock et stoner, explore de nouvelles dimensions. grâce à la voix puissante de Christina Ribeiro, qui permet d’apporter une tessiture nouvelle à ce que le quatuor parisien avait l’habitude de nous proposer, ce qui se révèle être une expérience auditive intéressante tant l’alchimie entre ses membres est audible. Le nouvel équilibre entre voix masculine et féminine, combiné aux compétences instrumentales de l’ensemble des musiciens du groupe, donne naissance à un album qui offre une expérience immersive, une invitation à réfléchir sur la condition humaine. Avec « Monster », BLOWMIND propose une fois de plus son habileté à évoluer tout en captivant son public. Un opus à écouter sans retenue pour plonger dans l’univers percutant de ce groupe.

Production de l’album  »Monster » : Edgard Chevallier au Lower Tones Studio (95 – Val d’Oise).
Réalisation du clip « Empty Souls » : Vincent Delépine.
Photos : Aurélie Rolin.