Seeds Of Mary répond aux questions de Thierry pour Warm TV
27 juin 2023 0 Par BouriatSeeds Of Mary l’interview ! Toujours dans le jeu des questions / réponses des 3 groupes qui se sont succédés sur la scène du Salem Bar pour le Warm Up du Metaldays, nous accueillons les Bordelais de Seeds of Mary qui comme à leur habitude ont donné tout ce qu’ils avaient dans un set ultra vitaminé et devant un public surchauffé.
Seeds of Mary c’est une belle histoire qui a débuté en 2011, 3 albums, de nombreuses tournées, un subtil mélange de grunge 90’s et de rock metal alternatif plus moderne.
Pour les lecteurs de Warm TV qui ne vous connaissent pas encore comment vous êtes-vous rencontrés ?
-Aaron : Julien est à l’origine du projet. À la dissolution de Dirt, son groupe précédent, il a entrepris de monter Seeds, notamment par le biais d’annonces, également via des rencontres et ses connaissances.
-Julien : Le line-up du groupe a beaucoup évolué ces dernières années et le choix de chaque musicien a souvent été l’occasion d’heureuses rencontres autour d’une envie commune de faire vivre ce qui fait la spécificité de notre musique et surtout de le faire vivre sur scène.
Parlez-nous de la création de Seeds of Mary, mais aussi de vos parcours respectifs, vos influences majeures à chacun ?
-Julien : Le groupe s’est un peu cherché au départ, ayant du mal à précisément définir notre voie. Nous oscillions quelque part entre le grunge, le rock alternatif, le stoner mais rapidement le côté mélodique a pris le pas sur toutes ces étiquettes dont nous nous sommes en partie éloignées. Les harmonies vocales et les sonorités à la fois brutes et mélancoliques sont devenues rapidement le fil conducteur de notre musique.
-Aaron : Nous sommes tous très inspirés par bon nombre de gros groupes mythiques, de Black Sabbath aux Beatles en passant par Manson et Metallica. Nous avons tous eu d’autres formations, pas forcément dans ce style d’ailleurs. Jérémy joue dans un projet de guitare folk, j’ai joué dans des groupes de hardcore, Tom a été géo Club Med et disque jockey au Cap d’Agde, c’est très varié! Mais globalement dans Seeds on aime beaucoup de choses communes. Une fois distillées, toutes ces influences se mélangent dans notre musique.
Pour l’apprentissage de la musique : autodidacte ou étude/cours suivis ?
– Aaron : Nous avons tous été plus ou moins autodidactes à un moment donné. Certains ont suivi des études de musique, le Ciam (école de musique bordelaise) pour Tom, Clément, et moi-même. La musique est un muscle qui s’entretient, chaque membre du groupe continue à apprendre sur son instrument en dehors du groupe et avec le groupe. Chaque nouvel album nous demande de pousser plus loin dans notre instrument.
Comment définiriez-vous votre musique ?
-Aaron : Organique, mélodique, énergique, mélancolique, hippique.
En terme artistique, comment se déroule votre processus de création, de la composition d’un morceau jusqu’à son enregistrement ? Qui amène l’idée, la ligne, le riff de base ?
-Aaron : Julien compose majoritairement. Il nous présente un squelette de morceau instrumental, chacun bosse dessus, puis nous le jouons en répète. Ensuite c’est au tour du chanteur de poser son chant dessus. Nous sommes forts de propositions durant cette phase. Personnellement je ne suis pas compositeur mais je peux avoir des idées d’arrangements parfois, plus ou moins pertinentes. Sur les parties batterie, Julien m’apporte un squelette confortable, j’ai “plus qu’à” poser mes breaks, mes patterns, etc
Et les paroles qui s’attèle à la tâche ? Quelles sont vos sources d’inspiration ?
-Julien : Jérémy majoritairement et moi-même. Nos sources d’inspiration sont diverses. Nous piochons aussi bien dans nos émois littéraires ou cinématographiques que dans nos vies personnelles. Parfois un regard sur ce qui nous entoure ou une émotion suffisent à nous inspirer.
Nous évoquons beaucoup de thèmes liés à l’évolution de notre espèce et à l’individuation, l’aliénation, la recherche de soi, le deuil, etc.
Avez-vous un rituel avant de monter sur scène ?
-Aaron : On a plusieurs petites routines oui. On fait en sorte de rester ensemble un maximum, de parler aux gens qui sont là, d’aller voir les groupes avec qui on joue. Un peu avant de monter sur scène, nous avons une phase d’échauffement, étirement, etc… Mais en y réfléchissant, on peut dire qu’on a un rituel en effet : une fois sur scène, pendant le sample d’intro, on se check pour se souhaiter bon concert. Ce qui permet d’établir une connexion physique avant d’envoyer, j’imagine !
Tiens d’ailleurs ça se gère comment le stress chez Seeds of Mary avant de monter sur scène ?
-Aaron : Ça dépend de chacun ! Mais globalement il se dilue pendant la phase d’échauffement et devient une sorte de force collective. Ou un gros pain sur le premier morceau …
-Julien : Pour ma part, il passe systématiquement par la case toilettes quelques minutes avant le concert. Et ensuite il se dissipe quelques secondes après le début du morceau.
Pour succéder à « Serendipity » sorti en 2020, vous préparer un nouvel album qui sera enregistré à Bordeaux cet automne. Pouvez-vous nous en dire un peu plus ? On est dans la lignée de l’ancien album, ou doit-on s’attendre à de profonds changements ?
-Aaron : Il nous demande beaucoup de travail. Nous en sommes à la phase des derniers arrangements en répète. J’ai constaté user beaucoup plus de baguettes (mais genre vraiment, c’est une hécatombe), d’énergie et d’eau que sur les albums précédents. Je pense que ça dit quelque chose !
Plus sérieusement c’est un album qui sera plus intense que les précédents. Il y’a des choses de Serendipity dedans, car nous avions commencé à prendre doucement un virage plus metal. Sans trop en dire je dirais que le virage est plus serré ! Mais c’est notre premier album depuis le départ de Raph (guitare chant) il sonnera forcément différemment des précédents.
-Julien : En effet, plus metal et puis ce sera le premier album de Seeds avec Clément à la basse et Tom à la deuxième guitare donc, une réappropriation différente des morceaux. Comme à chaque album, on retrouvera la patte du groupe mais avec des prises de risques supplémentaires. Plus metal, plus de nouvelles couleurs, quelques accents trip-hop même par endroits.
Quel est votre avis sur la scène rock et metal en France ?
-Aaron : Le metal en France va plutôt bien, c’est indéniable. Les groupes qui en portent l’étendard, comme Gojira pour ne citer qu’eux, forcent l’admiration. Mais néanmoins nous avons constaté que depuis la reprise post covid, la scène locale a énormément souffert, et ce partout dans le pays. Bon nombre de petites salles, d’assos, même de groupes, n’ont pas survécu.
Même si de gros festivals dédiés à cette scène affichent complet, nous avons vu l’arrêt de certains évènements par manque de préventes. Donc elle se porte bien, mais elle marche sur des œufs paradoxalement.
Y-a-t-il des groupes qui vous branchent et avec qui vous aimeriez partir en tournée ?
-Aaron : Partir en tour support avec des groupes plus établis que nous demande de grosses finances la plupart du temps. Nous manquons de structures encadrantes pour envisager une vraie grosse tournée aux côtés d’un The Ocean ou je sais pas, au pif, un Alice In Chains (!) Néanmoins on a organisé des choses nous-même, récemment on a fait quelques très bonnes dates avec Bukowski, ce qui fût une superbe expérience !
Quelles sont vos relations avec les autres groupes qui comme vous sont chez Klonosphère ?
-Aaron : Nous sommes loin d’avoir rencontré tous les groupes de la Klono, la liste est longue ! De très bonnes relations. Nous apprécions beaucoup jouer avec Klone que nous avons croisé bon nombre de fois. Notamment dans un Rocher de Palmer bien blindé, en mars dernier, superbe soirée.
En tant que groupe français est-il plus facile aujourd’hui de se faire remarquer, de percer et de vivre de la musique ?
-Aaron : Non.
-Julien : Pas vraiment non. L’offre est toujours plus grande et les lieux de spectacles toujours moins nombreux. A l’inverse les réseaux sociaux offrent un plus grand nombre de plateformes accessibles aux groupes mais comment ne pas se noyer au milieu de ce flot d’informations continu qui ne donne à la majorité des formations que très peu de visibilité paradoxalement.
La démultiplication des festivals est-elle une bonne chose ?
-Aaron : Comme dit plus haut. C’est toujours une bonne chose que notre scène soit représentée le plus possible. Après il ne faut pas bouder les événements plus modestes au profit des grosses machines, chaque festival c’est du monde qui se bouge pour faire vivre la zik, il faut les supporter au maximum.
Pensez-vous qu’il y ait une mode « metal » à l’heure actuelle quand on voit que même les festivals « classiques » comme les Francofolies de la Rochelle ont leur propre soirée et programmation Metal ?
-Aaron : Ah bah on va pouvoir écrire aux Francofolies en plus de tous les autres. On va pouvoir le sortir de la liste “Fest où on a rien à y foutre” dans le tableur !
-Julien : Oui, c’est une musique avec laquelle il faut compter tant elle touche probablement plus de gens qu’auparavant. Elle devient de plus en plus mainstream et n’est plus une musique de rébellion et de marge comme elle a pu l’être. C’est peut-être bien ainsi même si on peut regarder les opportunismes ici ou là d’un mauvais œil.
Quels sont vos projets ?
-Aaron : Nous sommes dans une période de création, centrée sur l’artistique. On se concentre à fond sur album IV, sur notre instrument, et on répète les nouveaux morceaux. La période qui suivra sera celle d’une nouvelle campagne Ullule pour son financement, tournages de clip, release party, tournée, etc…
Des dates à annoncer ?
-Aaron : Nous serons au festival Ornaisons (11) le 21/07, au Sekhmet Fest, Rochefort (17) le 18/08, au Festival Vars Attack (16) le 02/09. Plus localement, on vous donne rendez-vous le 16 septembre au Bouliac On The Rock ! On ne sera pas au Hellfest, pas au Motocultor, pas aux Francofolies!
Un petit mot pour Warm TV et pour donner envie à nos lecteurs de suivre le groupe ?
-Aaron : N’écoutez surtout ce que répondra Julien Jolivet à cette question. Il est devenu complotiste et platiste après avoir regardé Apollo 13.
Merci à Warm TV pour cette interview, et à toi Thierry, qui est venu prendre des photos lors de notre dernier concert, dans un Salem bien chaud ! On vous donne rendez-vous sur la route, l’album IV arrive bientôt
Line Up
- Julien : Guitare
- Aaron : Batterie
- Jérémy : Chant
- Clément : Basse
- Tom : Guitare, chant
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