And So Be It Anita

And So Be It Anita

21 juillet 2020 0 Par Erwan Meunier

Le vent ébouriffe mes cheveux. L’air salé est chargé d’embruns qui me fouettent agréablement le visage. J’observe depuis mon point de vue, tout en haut de cette falaise, le sac et le ressac, incessant de la mer…. J’ouvre les yeux, je suis chez moi. Les quelques 2 minutes de Grand Opening, morceau d’ouverture de And so Be It Anita, premier LP de Bonbon Noir s’achève à peine…

Formé sur les cendres, possibles braises, de feu Flying Pooh, Bonbon Noir est un projet protéiforme. Une bande originale d’accompagnement idéale à la lecture du roman qui lui fait écho. Roman illustré par différents artistes, dont le travail vient souligner à la fois texte et musique. D’emblée on est frappé par la portée cinématographique des morceaux. On pense forcément à Lynch ou Morricone, quand Alex North rode dans un coin. Le soin apporté à la composition transpire à chaque seconde de l’écoute tant l’oeuvre est chargée en subtilité. Planant, parfois pop electronica (An Absolute Beginner), n’hésitant pas à s’aventurer dans l’immensité des possibles du psychédélisme. Avec Bullrock Island et son passage parlé, l’univers d’Anita Black se dévoile un peu plus pour qui n’a pas lu le roman. Recknox’s Lament, plus qu’une complainte, approche la part de mystère entourant ce fameux Bonbon Noir. La nonchalance langoureuse de Shadows In The Sails mue, noircit et s’épaissit en s’offrant en profondeur avant la conclusion. An So Be It Anita réussit à la fois à conclure cet LP en ouvrant une porte sur la suite. On apercevrait presque Anita disparaître dans les brumes, comme le cow-boy s’évanouissant dans les vapeurs du soleil.

Si lire Bonbon Noir n’est pas forcément requis pour apprécier And So Be It Anita, le roman contient toutefois à mon sens des clefs permettant d’apprécier la saveur particulière de ce LP. Sans avoir lu l’ouvrage, c’est la bande son rêvée au vagabondage de vos pensées par un après midi ensoleillé. Un seul reproche pourrait me venir. 27 minutes c’est trop court et provoque fatalement le supplice de l’attente. Vivement la suite !

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