Untitled With Drums – Hollow

Untitled With Drums – Hollow

9 mai 2020 0 Par Erwan Meunier

Après un premier EP en 2017, Untitled with Drums accouche d’un croisement rock noise grunge typiquement 90’s, avec le post-rock, voire hard-core contemporain. Kim Gordon (Sonic Youth) tutoie Kurt Cobain sous le regard curieux de Jay Mascis (Dinosaur Jr).

Play with Fire, qui ouvre cet album est un tsunami qui emporte tout sur son passage avant de s’apaiser, pour mieux nous enrouler dans son flot impétueux. Immédiatement je suis dans une cave obscure et moite, la foule est dense et le groupe presque invisible dans les panaches de la machine à fumée hors d’âges qui crache sporadiquement. Sueur, volutes de fumée violacée, panaches de bières projetés au gré des corps entrechoqués.

Sans perdre ce son 90’s, Passing On est plus moderne de par sa structure. Dans l’ensemble cet album est sombre et mélancolique, dégageant une force qui interpelle et invite à l’abandon. Mélancolie n’est pas sans m’évoquer Deftones et la voix y est pour quelque chose. Mais réduire UWD à ces quelques évocations à l ‘écoute ne saurait rendre justice à Hollow.

Entrer dans Stasis comme dans une bulle au gré du courant. De tourbillons en accalmies le titre ravage l’horizon et m’aura propulsé loin hors du temps. Monte le son, le reste du monde a disparu.

Je pourrais évoquer les poils qui montent en même temps que la rythmique d’Amazed. De ces mélodies, simples et complexes à la fois, de cette rage, de ces cris étourdissants, sourds et intenses.

Si Silver ne vous colle pas contre un mur, pantelant, tremblant et larmes aux yeux, c’est à n’y rien comprendre. L’expérience est difficilement descriptible et ma plume ; si elle devait s’y hasarder ne saurait se contenter d’une chronique.

Je pourrais continuer à déverser un flot d’adjectifs tous plus élogieux les uns que les autres, mais je ne suis pas sûr qu’une débauche de compliments suffise à rendre hommage à cet album.
Hollow place la barre à un niveau tel que la simple évocation d’un successeur ne saurait que me coller des frissons de bonheur.
Long Live U.W.D