Motocultor 2019 – Jour 3
3 février 2020 0 Par Erwan MeunierI Bless The Rain Down In Saint-Nolff
Oona Inked / Huhsh
15-18 août 2019
Oona Inked :
Comme disait un certain film de 1993, “debout les campeurs, et hauts les coeurs, n’oubliez pas vos bottes, parce que ça caille aujourd’hui !” En réalité, ça caille pas vraiment, mais ça mouille. Boue et paille sont au rendez-vous, et quelques parapluies ça et là pour les plus fragiles. Quoi qu’il en soit, une
météo bien couverte, et assez propice au premier groupe de la journée.
Huhsh :
J’aperçois la fin d’Undead Prophecies, mais je file sous la Dave Mustage pour voir les canadiens de Cancer Bats. Depuis 2004, Liam et ses « mates » déroulent un hard-core punk teinté de sludge, et de southern rock…. et de metalcore, et de…. Non, là c’est bon, j’arrête vous avez saisi l’idée, Cancer Bats, ça sonne comme du Cancer Bats et en live c’est du Cancer Bats ! Parler de pile électrique sur scène pour désigner Liam, c’est comme voir l’éruption du Mont Saint Hélène comme un éternuement. (1980, état de Washington, ne me remercie pas, c’est pour ta culture.).
Pas particulièrement adepte de grind, je me perds au niveau de la Supositor stage pour Gronibard. Quelle idée… Si j’ai pu apprécier le côté potache et gras du concept un jour, j’ai définitivement vieilli. J’observe le ballet fascinant des pogoteurs, slammers couverts de boue de la tête au pied. Je ne sais qui initiera le mouvement, mais je compatis grandement avec les équipes techniques qui auront à nettoyer le carnage de boue sur la scène, matos compris… Le groupe annonce la sortie d’un nouvel album courant 2020… Il en faut pour tous les goûts.
Harakiri For The Sky
Oona Inked :
Les Allemands d’Harakiri For The Sky, débarquent à Kerboular pour la première fois avec leurs riffs mélancoliques et lancinants. D’habitude assez peu sensible au Black Metal, j’ai tout de même une affection particulière pour le Blackgaze et le Black atmosphérique. J’avais gardé un très bon souvenir d’Aokigahara (2014), album avec lequel je les ai découverts, et avais fortement apprécié Arson (2018), le dernier chapitre en date.
Autant, j’ai beaucoup accroché à la version studio, un excellent compromis entre violent et planant, autant la voix de Jimbo m’aura parue un peu fade. Au moins ils ont joué Heroin Waltz en guise de consolation. C’était la première fois que je les voyais en live, je me dis qu’en festival avec une météo pourrie, ce ne sont pas forcément les meilleures conditions (pour moi comme pour eux, en fait), et je ne perd pas espoir.
Freak Kitchen
Il est l’heure d’aller voir les papas du Heavy suédois. Freak Kitchen est de
retour après avoir mis la Maroquinerie sans dessus dessous quelques mois plus tôt. Confusion To The Enemy est toujours mis à l’honneur, avec bien entendu une pioche de quelques uns de leurs meilleurs titres, comme Speak When Spoken To, Goody Goody, ou le classique Freak Of The Week.
On ne coupera pas non plus au running gag du groupe, qui nous fera prononcer leur titre Så Kan Det Gå När Inter Haspen Är På. Enfin, essayer, nous ne nous sommes clairement pas amélioré depuis mars ! Vous savez ce qu’on dit, plus on est de fous… Malheureusement, le chapiteau n’est pas aussi rempli que j’aurais espéré.
The Night Flight Orchestra
Séduite par leur album Amber Galactic (2017), je me réjouissais de voir enfin The Night Flight Orchestra sur scène, et je ne fus clairement pas déçue ! Entre les riffs très catchy de David Andersson et le chant limpide de Björn Strid (qu’on a vus dans Soilwork la veille, ça change !), l’ambiance est excellente, et le public, bien compacte, cette foi ci, est réceptif. Les pogos et walls of death se font oublier le temps de la prestation, chacun tape dans ses mains au rythme de Satellite, leur dernier single, ou l’incontournable Gemini, toujours aussi efficace. Qui a dit qu’on ne pouvait pas être metaleux et aimer le kitch et les tenues blanches à sequins ?
Sólstafir
19:25. La fraicheur septentrionale se fait sentir, alors que nous attendons un des gros noms du jour. Les islandais de Sólstafir hypnotisent l’audience dès l’ouverture avec Ótta, de l’album éponyme, dans un silence presque religieux. C’est avec plaisir que nous dégustons une setlist un peu courte mais un poil plus variée que ces deux années précédentes, supporté par la voix légèrement écorchée d’Aðalbjörn Tryggvason.
Ils clôtureront le set, comme à l’accoutumée, sur Goddess Of The Ages, tiré de Köld (2009), sûrement un de mes titres préférés du groupe. Près de treize minutes de beauté auditive avec un crescendo qui semble ne pas vouloir finir, une magnifique apothéose tandis que la soirée ne fait que commencer.
Who do you Trust ?
Huhsh :
Trust est sur le point de sortir un nouvel album, « Fils de Lutte » et c’est plus par curiosité que poussé par la nostalgie que je m’aventure devant la bande à Bernie. Les classiques, quelques nouveaux titres, Bernie et Nono font le show. Sans doute par chauvinisme je me laisse porter par la musique. Retour à mes 20 ans, mais la madeleine de Proust est un peu rassie en bouche. Décidément je sais pourquoi je n’ai pas d’albums de Trust à la maison.
Je m’en vais finir ma soirée devant Korpiklaani. Les finlandais sont en forme ce soir, et s’ils font la part belle à Kulkija, leur dernier album, ils n’en oublient pas pour autant qu’ils sont proches des 25 ans de carrière et nous avons un florilèges de leurs morceaux les plus populaires. Tel un Jack Sparrow des nouveaux temps, Jonne Jarvela, par sa seule présence donne l’envie d’un godet de rhum. Dans la fosse, le public, largement imbibé à cette heure, retombe littéralement en enfance.
J’en connais qui vont avoir mal au bulbe demain….
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