[LIVE REPORT] Black Mirror / The Vintage Caravan
11 septembre 2019Ambiance Psyché et Retro au Backstage By The Mill
La foule se fait mince en ce soir du vendredi 30 août. Beaucoup manifestent leur soutien aux groupes présents en achetant le dernier t-shirt, ou en arborant fièrement un article datant de leurs précédents passages. Je devine une impression de déjà vu pour certains, de par les t-shirts rappelant le début du Gateway Tour de The Vintage Caravan. 26 octobre 2018, même lieu, mêmes groupes. Seul Wucan manque à l’appel.
Les belges de Black Mirrors reviennent donc avec leur Indie Rock péchu et psyché, leur album Look Into The Black Mirror (2018) toujours à l’honneur. Pour être franche, ma première écoute m’a laissée légèrement dubitative, mais leur prestation live m’a mise une bonne claque. L’esthétique est pensée jusqu’au bout, des attrape-rêves pendant au pied de micro au par-dessus rouge à franges, sans oublier les colliers assortis à la chemise à moitié boutonnée de Loïc Videtta (basse), non sans rappeler une pochette d’album d’Intice. Chaque membre déborde d’énergie, la voix de Marcella Di Troia a ce “grain”, cette légère saturation que je trouvais moins évidente sur la version studio, et un falsetto parfaitement maîtrisé. Bref, rien à redire.
Après des moments électriques, riches en agitation comme Günther Kimmich et Funky Queen viennent des morceaux plus calmes et aériens tels que Inner Reality, avec des envolées lyriques encore une fois excellemment bien placées, tout en conservant un groove piquant et catchy. S’en suivent ensuite deux exclusivités prévues pour l’album à venir, encore plus pétillantes que les tracks précédentes, qui furent très bien accueillies par le public. Plus que bien, même, autant le début du set était peu mouvementé (le temps de s’échauffer, vous savez), autant, maintenant, les pogos s’enchaînent !
Après un passage dans le pit, Marcella nous présentera le dernier morceau d’un set long de quarante-cinq minutes, Burning Warriors ; une basse bien présente, une guitare bien grasse et un solo endiablé en prime, une apothéose d’énergie. Ce groupe est comme un Glenfiddich vingt ans d’âge, une très belle attaque dès le début, équilibré entre gras et charpenté, souple en fin de bouche, qui respire le malt, les saloons modernes, et le Rock ‘n’ Roll. À redécouvrir très vite avec leur prochain chapitre !
Les retardataires remplissent peu à peu la salle là où ils trouvent de la place. Ça se dispute les premiers rangs pour voir la tête d’affiche, The Vintage Caravan. Les jeunes islandais signés chez Nuclear Blast écument les salles et festivals européens, et récoltes les (très) bonnes critiques partout où ils jettent l’ancre. C’est donc ici que s’achève leur On The Run Summer Tour, promouvant leur troisième album, Gateway.
Ceux n’ayant pas eu la chance de les voir au Motocultor peuvent donc se rattraper, puisque la setlist est sensiblement identique, mais c’est toujours un plaisir de les voir en live ! J’ai rarement vu un groupe interagir autant avec son public avec humour, avoir une joie de vivre si communicative, et autant d’énergie du début à la fin. Nous avons droit à un best-of de leurs trois opus. Reset, Crazy Horses, Craving, le trio sue déjà à grosses gouttes et enchaîne les morceaux devant une foule déchaînée connaissant chaque riff, chaque phrase… Tellement déchaînée qu’un pogo trop violent provoquera une chute dans les escaliers situés sur la droite de la salle ! Même un Innerverse aérien et poétique n’était pas suffisant pour calmer tout ce monde.
Le groupe nous emmène l’espace d’un un court instant groover à Babylon pour repartir aussitôt “en cavale” avec On The Run, pour moi le point culminant de cette dernière sortie. C’est péchu, c’est immersif, bref, ça donne envie de les suivre. Et ce qui est appréciable, pour ma part, c’est que, malgré leur jeune âge, ils nous proposent quelque chose de varié mais qui reste très personnel pour un style volontairement daté. Après un solo d’Oskar Logi (chant/guitare), l’accent sera mis sur Voyage (2014), ravissant les fans de la première heure, avec l’explicite Cocain Sally, suivi d’Expand Your Mind, sûrement LE titre les ayant fait connaître. On finira avec Midnight Meditation. Il n’est pas minuit, on ne médite pas, il est 22:10, et on pogotte une dernière fois tous ensemble, avant un au revoir chaleureux. En attendant novembre prochain en compagnie d’Opeth, chacun rentre chez soi, avec un t-shirt, une baguette, mais surtout, le sourire aux lèvres, et un esprit un peu plus étendu.
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