K.A – Transfiguration

K.A – Transfiguration

3 mai 2019 0 Par Erwan Meunier

Prêt à souffrir ? K.A vient de sortir son cinquième album Transfiguration. Formé en 1995, le groupe francilien évolue dans un registre death metal aux relents thrash et groovy. Au menu de ce nouvel opus, quarante-minutes de souffrance et de brutalité pour une expérience pas facile à digérée mais parfaite pour tester vos cervicales…

L’agression de K.A commence avec la pochette du disque. Aux teintes rouge et noire, la densité du dessin laisse entrevoir deux êtres monstrueux et cadavériques sortis de vos pires cauchemars. Ce premier contact permet alors d’imaginer l’atmosphère oppressante qui accompagnera l’auditeur pendant la quasi-totalité de l’écoute de ce Transfiguration. En effet, la formation laissera peu de temps pour souffler durant ce concept album portant sur les différents types de douleur (physiques, mentale, etc.). Après une courte introduction où l’on discerne des cris de souffrance, le chaos débute….

Dès le premier titre, « Rampage », tous les ingrédients du genre sont réunis. Des blasts interprétés par Kevin Paradis (Benighted), une voix rauque et une basse bien grasse assurées par H.RaM : la paire fait office de rouleau compresseur. Ajoutez des riffs ultra rapides et parfois dissonants, il y a de quoi ravir les amateurs de death metal. À la première écoute, l’ensemble est alors difficile à assimiler pour celui qui n’est pas friand d’autant de brutalité. Pourtant, il y a ce petit quelque chose, sûrement ce groove lattant et ces quelques mélodies disséminées, qui pousse à recommencer l’expérience et à trouver son point d’accroche. Se dévoile alors l’intérêt de l’album.

« Gaunt » et « Black Shades », deux titres phares de l’album, possèdent une atmosphère presque suffocante. Sans renier cette volonté d’aller vite et de frapper fort, les lignes mélodiques, les passages à la limite du progressif et les ralentissements de rythme permettent de se laisser porter plutôt que de subir ces titres. Avec cette même volonté de proposer quelque chose de différent, K.A explore une autre facette de sa personnalité en fin de disque. Longue de plus de six minutes, l’instrumentale « Abdicate » offre un véritable temps de respiration laissant au repos la voix du chanteur. Toujours death metal dans l’esprit, on se laisse embarquer par la composition et on se plait à suivre comment le groupe fait vivre et enrichit, partie après partie, son morceau . Ce titre nous emmène alors vers l’ultime « Orphan of the Moon ». Sublime grâce à ses arrangements, ses arpèges et la participation du duo féminin MayFi au piano et au chant, cet épilogue laisse le temps de digérer toute cette violence et apporte un contraste véritablement intéressant pour clôturer ce Transfiguration.

En somme, avec ce cinquième album, K.A livre un album de death metal efficace et inspiré où quelques idées bien exploitées permettent de s’écarter de la simple brutalité du style. Si les titres les plus directs briseront quelques nuques en concert, il faudra néanmoins prendre le temps pour saisir toutes les nuances de ces dix compositions.

À écouter : « Black Shades », « Abdicate », « Orphan of the Moon »

K.A – Transfiguration

Sortie le 10 avril 2019.
Bandcamp du groupe