L’interview de Working Klass Heroes après leur passage au Salem Bar le 19 mai dernier
30 juin 2023 0 Par BouriatNe boudons pas notre plaisir de retrouver Working Klass Heroes, le 3ème groupe du Warm-Up du MedalDays à Bordeaux organisé dans la salle du Salem. Après un set des plus convaincant, énergique à souhait, les membres de WKH sont venus répondre aux questions de Warm TV.
Salut la team, pour les lecteurs de Warm TV qui ne vous connaissent pas encore et qui ne vous ont pas vu sur scène, présentez-vous, comment vous êtes-vous rencontrés ?
Joël : Bonjour, moi c’est Joël batteur de Working Klass Heroes, groupe de métal électro de Perpignan. Le groupe est une fusion entre deux styles que l’on apprécie fortement : le métal et l’électro music année 90/2000’s. C’est en 2014 que le groupe m’a contacté pour Taper 😁 je connaissais déjà Fabien (guitare), de suite il a pensé à moi, on avait bien accroché tous les deux donc ça a facilité mon intégration dans le groupe … en même temps quand je suis arrivé ils étaient que deux … Mais chut !!!!
Mars : Salut !!! Moi c’est Mars, le machiniste. Je connais Fabien (notre guitariste) depuis environs 25 ans nous avions joué ensemble, avant WKH, dans 3 formations dont une ou j’étais second guitariste.
Le Double : Hey !!! le Double, tu ne peux pas me louper, c’est moi qui hurle dans tes oreilles en concert, sur l’album, en gros tous le temps, lol… J’avais partagé la scène avec eux quelques années auparavant du coup ils m’ont appelé pour me dire qu’ils cherchaient un chanteur et j’ai dit Oui !!
Parlez-nous de la création de Working Klass Heroes mais aussi de vos parcours respectifs, vos influences majeures à chacun ?
Mars : WKH a été créé aux alentours de 2010 par Fabien et Hugues (autre guitariste), à cette époque le line up était totalement diffèrent et leur milieu musical était tout autre ; En 2015, Fabien et Hugues ont décidé pour diverses raisons de changer de line up et de refonder musicalement le groupe, souhaitant intégrer des parties sample/électro ils m’ont contacté pour faire partie de l’aventure. Je m’occupais déjà de toute la partie sample/claviers de mon précédent groupe (pour lequel je chantais également) c’est à partir de la que l’aventure WKH a commencé pour moi.
Pour ma part je joue en groupe depuis 1995 majoritairement au chant lead dans des styles grunge, neo metal, HardCore, Punk, Blackmetal et métal alternatif… je suis passé par tous les instruments d’un groupe. AHAH !! Mes influences sont finalement très larges, j’aime beaucoup de chose dans la musique, avec une très forte appétence pour le métal, un de mes groupes préférés est Tool ; j’ai été bercé dans le rock prog des année 80 avec Genesis, Mike Oldfield, …, mais le DnB, la House, la trance et toutes les variantes font parties de mes influences.
Interview Working Klass Heroes
Joël : WKH avait 4 ans quand je suis devenu leur batteur, les créateurs, nos deux guitaristes Fabien et Hugues venait de changer le line up, nous sommes tous greffé dessus les uns après les autres. J’ai commencé la scène dans les années 2000, j’ai joué dans plusieurs formations de tous styles musicaux.
Mes influences sont très, très larges, Dream Theather, Veil of Maya, en passant par du Marillon, Jamiroquai, j’écoute un peu de tout, je suis un grand fan de Portnoy !!!
Le Double : Cela fait une vingtaine d’années, que je fais de la musique, c’est Fabien qui m’a contacté pour me dire qu’il avait un bon souvenir des dates partagées et qu’il me voulait pour prendre la place de chanteur. C’est important pour moi de jouer avec des amis, donc on a appris à se connaitre et ça « matche » plutôt bien haha !! Je dirais Mike Patton, chanteur de Faith No More.
D’ailleurs, avez-vous appelé le groupe « Working Klass Heroes » en référence à la chanson (du même titre) engagée de John Lennon, parue sur son premier album solo et qui dénonce, entre autres, la société de consommation ?
Mars : Je ne connais pas exactement l’origine de notre nom, n’étant pas présent à la création. Toutefois la musique et, au travers des groupes de tout style, a toujours été un moyen d’expression (politique et autres revendications sociales). Ce qui a été le cas à une certaine période du groupe ; principalement lors de notre 1er album par les textes de notre précèdent chanteur.
Aujourd’hui c’est un peu moins le cas, depuis que le Double est arrivé, c’est lui le « porte-parole », il y a toujours un message « sociétal » dans certains de nos textes, et comme il aime à le préciser il est sous-jacent. Aujourd’hui le nom Working Klass Heroes, correspond à mon avis, à une vision de nos sociétés qui peuvent être monotones, ou difficile économiquement pour certains, dans lesquelles il ne faut pas oublier de s’amuser parfois ; on est là pour le rappeler.
Joël : En fait oui tu as raison pour le nom du groupe. L’idée vient de Fabien qui a vu cette chanson sur YouTube, à ce que j’ai compris lol!!. Nous nous retrouvons tous dans ce nom-là, nous avons tous un travail à côté, et nous ne sommes pas des millionnaires donc WORKING KLASS HEROES, ça résume bien, mais si tu remarques on a changé le c en K ça claque un peu plus.
Après pas de politique chez nous, on peut parler de sujets qui fâchent tout en faisant la teuf du siècle, si le mec à la fin du concert vient nous voir en nous disant “J’ai une vie de merde, mais grâce à vous pendant 1 h, je me suis éclaté”, là on a gagné et on aura réussi à apporter un peu de plaisir !!!
Le double : Je ne sais pas, je suis arrivé après …
Pour l’apprentissage de la musique : autodidacte ou étude/cours suivis ?
Joël : Je suis autodidacte, j’ai commencé par le piano très jeune et la batterie quand j’étais ado. J’ai pris quelques cours avec des pro mais je n’ai pas poussé. J’ai préféré découvrir par moi-même, écouter différents artistes et me forger mon jeu à moi.
Mars : Pour ma part j’ai commencé la musique à l’âge de 3 ou 4 ans, avec des cours de piano jusqu’à l’âge de 10 ans puis conservatoire de Perpignan jusqu’à 16 ou 17ans ou je faisais piano, percussions et batterie, puis guitare…
Le Double : Je suis autodidacte.
Comment définiriez-vous votre musique ?
Joël : On est sur du hardcore, de l’électro, de la dance des années 90, de métal prog. Il y a un peu toutes ces influences que chacun amène sans jamais se freiner tant que cela nous semble cohérent. Avec tout de même une dominance Hardcore Electro. Après, si on a une idée, quelle qu’elle soit, on ne se refuse rien.
Mars : WKH c’est plutôt un métal musclé, ou du gros Rock, auquel on est venu greffer les codes de l’EDM et de l’électro en général.
Joël : Notre musique est très simple à définir “Venez faire la teuf avec nous”. C’est un joyeux mélange de joie, danse, circle pit, rire, arrachage de tête, si on veut résumer notre musique c’est fiesta, fiesta, fiesta, fiesta !!!
En terme artistique, comment se déroule votre processus de création, de la composition d’un morceau jusqu’à son enregistrement ? Qui amène l’idée, la ligne, le riff de base ?
Mars : Globalement Hugues ou Fabien, apportent des riffs ou une compo avec une structure de base, Joël travaille les rythmique et les accents, puis je récupère le tout, je réarrange le et j’intègre les parties électro, on écoute on rectifie si besoin. Puis au final, on teste tous ensemble voir ce que ça donne.
Joël : Chez WKH, chacun met son petit grain dans la compo. Les guitares rapportent la base et la structure des morceaux, les machines l’ambiance l’arrangement et la mélodie, la basse et la batterie la rythmique et le chant, on ne sait pas trop, il fait ce qu’il veut lol !!!
Et les paroles qui s’attèle à la tâche ? Quelles sont vos sources d’inspiration ?
Joël : Les paroles c’est le Double qui s’attelle à ça, il nous présente les lignes de chant, les lignes de chœurs, je préfère le laisser répondre il t’en dira plus que moi.
Le Double : J’essaie de sentir ce que la musique, les mélodies m’inspirent, les images et les idées qu’elles me renvoient. Je préfère rester dans le fictif et raconter des histoires souvent loufoques. Il y a évidemment du sous-texte, mais je préfère laisser à chacun le soin de s’approprier nos paroles. C’est toujours intéressant les interprétations de chacun.
Mars : Lorsqu’on a cherché à créer ce mix, le métal étant « du rock extrême » on est allé chercher dans l’électro extrême, on s’est rendu compte que le hardstyle ou la hardtech suivaient plus ou moins les mêmes codes ! du coup on a essayé et ça colle plutôt bien.
Avez-vous un rituel avant de monter sur scène ?
Joël : Le rituel d’avant-scène, je n’ai qu’une seule phrase à dire “What is love” !!!
Mars : On écoute une musique d’un autre temps que les jeunes ne peuvent connaitre : What is love ? Tu connais ?
Tiens d’ailleurs ça se gère comment le stress chez Working Klass Heroes avant de monter sur scène ?
Joël : Et le stress, what is love !!!
Mars : On danse sur Haddaway et tout est réglé, tu devrais essayer.
Le Double : Il n’y a pas de stress, on est là pour partager un super moment avec les gens, mais il est vrai que “What is love” met l’ambiance lol !!!
Quel est votre avis sur la scène rock et metal en France ?
Mars : Au niveau amateur, j’ai l’impression qu’il y a pas mal de bons groupes sur le territoire national, avec de plus en plus de groupes qui arrivent sortir du lot. Je pense que le Métal Français est de plus en plus qualitatif avec de très bons groupes comme KLONE ou Landmvrks pour ne citer qu’eux. Malheureusement il y a de moins en moins de lieux pour se produire ou en tous les cas c’est assez compliqué…
Joël : La scène rock et métal française, on ne l’entend pas assez, on ne la voit pas assez, mais c’est le même problème depuis des années, nous ne manquons pas d’excellents groupes en France mais nous manquons d’espaces pour nous exprimer. Heureusement que les webzines, les productions, les associations font un travail de titan, pour soutenir la scène locale, et nous aider à nous professionnaliser, un grand merci d’ailleurs à « Brutus » qui nous soutient et nous pousse depuis le début.
En tant que groupe français est-il plus facile aujourd’hui de se faire remarquer, depercer et de vivre de la musique ?
Joël : Se faire remarquer reste compliqué à mon avis, perso on est loin, la portée n’est pas la même que quand on habite les grandes villes et la communication cela a un coup. A l’heure actuelle, il faut s’entourer d’une bonne équipe, s’entraider entre groupes, tout seul ça ne marche pas.
Mars : Comparer à il y a 10 ou 20 ans, oui c’est plus facile dans le sens ou les réseaux sociaux permettent de se créer plus facilement sa communauté. Même si elles sont controversées, les plateformes de streaming nous aident à diffuser, ou partager notre musique pour un cout très raisonnable.
Mais cette communauté, il faut la faire vivre et pour ça il faut sans cesse créer du contenu, des news. Et ce contenu, photos, clip vidéo ou enregistrement studio etc… c’est du budget. Et donc ce n’est pas toujours simple à notre niveau.
La démultiplication des festivals est-elle une bonne chose ?
Joël : Le nombre de festivals augmente et c’est une bonne chose, plus de concerts, de sorties, de découvertes mais sont-ils plus accessibles à notre milieu ?? Je m’explique. Dans mon département, il y a de nombreux festivals de mai à septembre, mais un seul de métal, nos petites salles ferment les unes après les autres, ce qui rend d’autant plus difficile la possibilité de tourner tant qu’on n’est pas encore totalement professionnel.
Mars : Dans un écosystème où les petites salles de concert (ou les clubs) sont de plus en plus difficiles d’accès (ou moins présentes) je pense que les festivals peuvent apporter du bon que ce soit pour nous les groupes, dans le sens où nous pouvons jouer dans de bonnes conditions (scène, matériel sonorisation, lumières…) mais aussi pour les spectateurs avec des programmations variées où tout le monde y trouve son compte.
Et puis surtout ça permet de nous faire découvrir. Ces mêmes spectateurs ne seraient probablement pas venus nous voir dans le petit club à côté de chez eux.
Pensez-vous qu’il y ait une mode « métal » à l’heure actuelle quand on voit que même les festivals « classiques » comme les Francofolies de la Rochelle ont leur propre soirée et programmation Métal ?
Mars : Je l’espère ! le métal est un style tellement varié aujourd’hui, il y en a vraiment pour tous les gouts. Ce style est vraiment unique en son genre car son énergie primaire peut être combiné à une infinité de choses (ce qui se fait depuis plus de 20 ans avec plus ou moins de réussite).
Si cela permet d’ouvrir la « porte », d’acculturer les gens qui ne connaissent pas ce style ou qui sont réticents et d’arriver à ce qu’ils écoutent à cette occasion du métal pourquoi pas.
Avec WKH, lorsqu’on a décidé de mixer l’électro et le métal, on voulait qu’en live, le public danse et s’amuse sur du métal, quelque chose de fun mais puissant, sortir du dogme du métalleux sur scène en colère, ou dépressif (sans offenser personne), faire découvrir aux gens que le métal est riche et que si tu n’écoutes que David Guetta, tu pourras peut-être aussi te retrouver à danser au milieu de notre pit AHAH
Joël : Faut dire qu’ils ont mis le temps haha, j’espère que ça ne sera pas juste une mode, le métal a besoin d’être entendu au même titre que les autres styles musicaux. Jinger qui fait les Eurockéennes, cette année, ça fait tellement plaisir. On en veut encore plus !!
Quels sont vos projets ?
Joël : Des projets, on en a plein vont il se réaliser ?? Seul “Notre Dieu” (Mars) peut répondre à cette question, haha !!
Mars : On travaille actuellement sur de nouveaux morceaux, on essaie des choses, on verra ce qu’il en sortira. Une vidéo live en cours pour une sortie fin d’année si tout va bien.
Des dates à annoncer ?
Joël : Notre prochaine date c’est la fête de la musique, on a été invité par nos supers potes de Narbonne, un bon petit concert avec les copains ça va être cool, puis en août … C’est le Festival 666 à Cercoux, ça va être géant, j’ai hâte !!!
Mars : Nos deux prochaines dates vont être sympa, puis on travaille tranquillement pour la suite.
Un petit mot pour Warm TV et pour donner envie à nos lecteurs de suivre le groupe
Mars : Un grand merci à WARM TV, de nous donner la parole et surtout d’être passé nous voir sur scène, c’était un plaisir de vous rencontrer. Continuer de donner l’accès au media aux groupes ça nous permet d’avancer. Et n’hésites pas toi qui lit ces quelques lignes à nous suivre sur nos réseaux et d’aller jeter à l’occasion une oreille sur notre album !
Le Double : Merci à Warm TV pour ton soutien. Merci à Toi Public, viens faire la teuf avec nous, on va se marrer !!!
Joël : Merci à vous Warm TV, merci à Thierry pour tes photos, ta bonne humeur et ta passion.
Merci aux lecteurs, soutenez les webzines, la scène locale, sans vous les musiciens ne sont rien. Si jamais tu nous vois sur une affiche, viens faire la teuf avec nous, des bisous à vous tous …
Working Klass Heroes
Line Up Working Klass Heroes
- « Le Double » (Adrien) – Chant
- Hugues – Guitare
- Fabien – Guitare
- Joël – Batterie
- Mars – Machines
- Chris – Basse
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