Point focus sur les Bordelais d’Albercave

Point focus sur les Bordelais d’Albercave

12 mai 2023 0 Par Bouriat

L’après concert avec Albercave, le groupe répond aux quelques questions de Thierry après leur passage au Salem Bar le 15 avril dernier.

  • D’où venez-vous et comment vous êtes-vous rencontrés ?

Arthur : Je viens pour ma part de Paris, j’ai déménagé à Bordeaux à l’âge de 11 ans si je me souviens bien. Avec Antoine on s’est rencontré par hasard dans la rue alors qu’on cherchait un bassiste à l’époque avec une autre formation. On a commencé à parler musique ensemble, on a bu des coups et beaucoup sympathisé et depuis on ne s’est plus quitté !

J’ai rencontré Ben et Max bien plus tard alors qu’Albercave avait déjà 2 ans d’existence, on cherchait deux guitaristes à l’époque et ça a matché direct !

L'après concert avec Albercave - ©Thierry Bouriat

Antoine : J’ai rencontré Arthur et Lucas par le biais d’ami lors d’une soirée dans un bar. Ça a tout de suite accroché et ils m’ont proposé de démarrer un nouveau projet musical qui a évolué jusqu’à devenir le Albercave actuel.

Maxime : Je recherchais à reprendre la musique après de nombreuses années d’arrêt et l’occasion était parfaite, d’autant que mon ancien guitariste venait d’intégrer la formation

Benjamin : Ancien guitariste à l’arrêt depuis plusieurs années par manque de projets intéressants à accomplir, un ami en commun avec le groupe m’a naturellement recommandé car il pensait que mon jeu de guitare correspondrait bien à Albercave. Suite a à la rencontre avec le groupe et l’écoute de leur maquette d’album en cours, j’ai été conquis et ai décidé de rejoindre la formation pour faire aboutir leur projet d’album.

  • Parlez-nous de la création du groupe, mais aussi de vos parcours respectifs, vos influences majeures à chacun ?

Arthur : Le projet commence à germer en 2018 de manière solo au départ, j’étais en recherche musicale et artistique après de grosse déception avec mes formations de l’époque. Donc j’ai commencé à expérimenter de nouvelles choses dans mon coin. Je savais juste que je voulais mêler des sons électros avec de la musique extrême et de là j’ai composer 4 grosses ébauches de morceaux qui ont posé les bases du projet et Lucas m’a très rapidement rejoins.  Mes influences sont trop nombreuses pour toutes les citer mais celles qui ont vraiment inspiré Albercave c’est sans doute Static-X, Crossfaith, Lamb Of God. Et toute la vague nu-metal qui ne m’a jamais quitté, Korn, Deftones, Slipknot

L'après concert avec Albercave © Thierry Bouriat

Antoine : J’ai sauté sur la proposition d’Arthur et Lucas de monter une formation Metal, car mes dernières expériences musicales en groupe remontaient a mes années de lycée et j’avais envie d’un nouveau projet. C’était un genre que j’avais découvert sur le tard ayant plutôt appris la basse avec le Funk et le Rock, du coup l’idée de cette nouvelle expérience m’a tout de suite enchantée.

Maxime : Ben, l’autre guitariste m’a proposé de rejoindre le groupe car ils cherchaient un second guitariste. J’ai eu un groupe pendant sept ans il y a longtemps, avec pas mal d’expériences de scène et de vie de groupe. Et les influences étaient cohérentes avec ce que je cherchais, à savoir du métal qui bouge et qui tape fort, tout en restant mélodique. Ayant toujours apprécié le death, black et post rock, je me retrouvais beaucoup là-dedans.

Benjamin : La création du groupe part de l’initiative de deux frères qui, fort de leur goût en commun pour le Metal et la musique électronique ont décidé de joindre leurs forces pour monter un groupe et donner vie à leurs propres compositions.

  • Comment définiriez-vous votre musique ?

Arthur : On s’est dit que Modern Groove Metal ça synthétisait assez bien notre univers. Je ne suis pas trop fan des étiquettes mais bon, c’est assez important d’en avoir une de nos jours je pense. On pioche un peu dans tout ce qu’on aime, on ajoute une bonne dose d’électros, on mélange tout ça et on voit ce que ça donne !

Antoine : On a tendance à se définir comme du Modern Groove Metal, un nom un peu hybride pour nous mettre dans une case. Personnellement je ne suis pas fan de vouloir trouver absolument un genre a tout les types de musiques mais si je devais nous définir je dirais qu’on mélange des sons typés Metal qui restent très entraînants et puissants, avec des sons électro un peu plus dansants.

Maxime : Nous définissons ça comme du Modern Groove Metal, un mélange entre du Metal moderne et des samples électros très présents qui font parti intégrante de nos compositions.

Benjamin : Nous nous définissons comme du Modern Groove Metal, à la croisée des chemins entre le Nu-Metal, le Metal industriel et la musique électronique.

  • En terme artistique, comment se déroule votre processus de création, de la composition d’un morceau jusqu’à son enregistrement ? Qui amène l’idée, la ligne, le riff de base ?
L'après concert avec Albercave © Thierry Bouriat

Arthur : Au début d’Albercave je composais énormément dans mon coin et je proposais ensuite les morceaux aux autres membres. On faisait l’arrangement et quelques modifications ensemble jusqu’à ce que l’on soit satisfait et on passait à une autre composition. Depuis que le line-up a changé on a décidé de changer de méthode en mettant beaucoup plus en commun nos idées.

Antoine : Chacun sa méthode il n’y a pas de formule magique. Pour nous l’album s’est construit autour d’idées mélodiques de base de chacun, puis on a fait évolué nos idées en discutant et en proposant plus de choses.

Maxime : Pour la suite de notre projet nous essayons de proposer chacun certains riffs, idées, morceaux que l’on travaille ensuite ensemble.

Benjamin : C’est une démarche pour l’instant assez aléatoire car l’album en cours a été composé depuis longtemps avant que certains membres ne l’intègre. Il reste encore à définir une méthode et un work flow efficace qui marchera pour nous.

  • Et les paroles, qui s’attèle à la tâche ? Quelles sont vos sources d’inspiration ?

Arthur : Je m’occupe de toute les paroles. Un peu comme notre manière de composer, je pioche mon inspiration un peu partout. Je fonctionne pas mal à l’impulsion, j’ai une idée générale ou alors juste des paroles de refrain qui accrochent bien et je fonce. Les thèmes abordés sont vraiment divers, au départ mes textes étaient très personnels (j’avais beaucoup de choses à exorciser à cette époque). Maintenant que j’ai vidé mon sac, je me tourne vers des sujets plus actuels comme par exemple l’isolement volontaire (du japonais Hikikomori) dans notre morceau “Tripping Houses“, ou encore le mariage forcé de jeunes enfants, qui sévit encore beaucoup en Inde dans “Child“… C’est pas gai c’est clair, mais la musique Metal est faîte pour parler de sujets lourds comme ceux-là. C’est le côté obscur de la musique on va pas se mentir !

Antoine : Jusqu’à présent c’est Arthur qui a écrit les textes en s’inspirant d’événements de sa vie ou de sujets qui nous touchent ou nous révoltent.

  • Quel est votre avis sur la scène Metal en France (groupes, public, recherche de dates et tournées, festivals…) ?

Maxime : La scène Metal a toujours été forte en France mais de moins en moins représentée suivant les lieux. Ici sur Bordeaux les groupes de métal ne sont pas rares mais les salles et lieux permettant d’exprimer notre style disparaissent peu à peu. Les recherches de dates sont aussi contraignantes depuis quelques temps, mais cela nous permet de nous ouvrir sur d’autres régions et d’autres groupes avec lesquels nous partageons nos plateaux.

Antoine : Le public Metal français reste, je trouve, assez concentré dans des zones spécifiques. Sur Bordeaux ca devient un problème car on a de moins en moins de lieux qui proposent aux jeunes groupes de se produire. Ça nous force à sortir de notre zone de confort et ça nous fait découvrir plein de lieux et de personnes fantastiques. Mais ça peut être frustrant de ne pas avoir cette opportunité ici.

L'après concert avec Albercave

Benjamin : La scène Metal est riche et importante en France, avec des groupes très iconiques passés ou récents. Malheureusement c’est une scène difficile a faire vivre en France du fait du manque progressif de lieux dans lesquels les groupes peuvent se produire. En plus on va pas se mentir le public est aussi parfois dur a faire déplacer selon les lieux et les périodes de l’année, surtout après ce fichu Covid… Toutefois le public français reste un public passionné et fier de ses groupes nationaux ! 

  • Quels sont vos projets ?

Antoine : Avec le départ de Lucas à la batterie, on a envie de faire peau neuve, de faire une pause dans les prestas scéniques et de se concentrer sur la création afin de proposer de nouveaux morceaux. On veut de nouvelles idées pour revenir sur scène avec encore plus d’énergie à partager avec le public !

Maxime : Nous changeons actuellement de batteur et formons le nouveau. Nous comptons donc repartir activement sur de la composition sur les prochains mois avant de pouvoir revenir sur la scène avec de nouvelles choses d’ici la fin de cet été et fin d’année calendaire. Pouvoir proposer de nouveaux morceaux, un EP, voir un album courant l’année prochaine est quelque chose que nous souhaitons.

  • Des dates à annoncer : concerts, festivales, album/EP… ?

Arthur : Malheureusement non, en effet avec le changement du batteur on a mis tout en stand-by le temps de le former correctement. Dès qu’on aura du neuf, ceux qui nous suivent sur nos réseaux seront au courant ! On est en mode boulot, boulot pour vous apporter de nouvelles choses, soyez patients !

  • Un petit mot pour Warm TV et pour donner envie à nos lecteurs de suivre le groupe ?

Arthur : Merci Warm TV et  merci Thierry de l’intérêt porté à notre projet. En plus de nous offrir de superbes photos du concert vous nous permettez d’avoir un peu de rayonnement et de (on l’espère) toucher de nouvelles personnes. Quand à toi, très cher lecteur, si tu as envie d’expérimenter un mélange explosif de Metal et d’électros, si tu aimes le bordel, les pogos et la fête, viens donc nous voir en concert ! Si tu es curieux tu peux aussi écouter notre album “Of Dirt And Free Will” disponible partout sur la toile et si tu es conquis, tu peux même nous supporter en passant par notre merch sur Bandcamp et acheter un petit truc ! Merci de nous avoir lu !

Benjamin : Nous voulons continuer à contribuer à notre humble niveau a faire vivre la scène Metal française et laisser notre petite pierre à l’énorme édifice qu’est la contre culture Metal dans le monde !

Antoine : N’arrêtez jamais d’écouter et de jouer de la musique !

Propos recueillis par Thierry Bouriat pour Warm TV