Le 2 novembre dernier, Guilhem Desq et le collectif Skàld transcendaient le Trianon
21 novembre 2022 0 Par Pauline UzanCe mercredi 2 novembre, si les artistes de la programmation étaient bien français, c’est bel et bien plus au nord que se trouvait l’inspiration. Guilhem Desq, instrumentiste alchimiste, y jouait de sa vielle à roue électrique pour nous entraîner dans son univers. Skàld, formation protéiforme déjà reconnue, envoûtait le Trianon de ses instruments anciens; plongeant l’auditoire dans la culture vikings, ses mythes et ses légendes. Débarquement vikings à Paris !
Guilhem Desq
Bienvenue dans le laboratoire d’un instrumentiste et maître ouvrier de sa vielle à roue. C’est dans une obscurité teintée de mauve que le silence se fait et que l’auditeur plonge dans un grand huit émotionnel alternant transe frénétique et moment d’accalmie. Le spectacle commence de façon très sombre avec des tons violets. On est vite plongé dans une transe frénétique avec des allers de vitesse et des retours de calme. Guilhem commence à chanter, battre ses jambes au sol, produire des pulsations.
Quand arrive la deuxième chanson, Guilhem prend le rôle du charmeur de serpent, il me laisse bouche bée. Il sait tout faire avec sa vielle à roue. La scène prend des nuances de rouge, et nous voilà bercés dans une nouvelle mélodie. C’est très impressionnant. D’ autant plus quand on sait qu’ il fabrique lui-même ses instruments !
Il a une énergie puissante et généreuse. Tout le monde s’y prête. Mon coup de coeur c’est la chanson qui se nomme “Le groove du kiwi” ! Mais pas le fruit, attention ! On parle de l’oiseau. C’était presque de la techno, avec de gros boom boom, ça bougeait dans tous les sens. Il finit très sobrement avec “Le château magique” , sous des applaudissements mérités.
https://www.guilhemdesq.com/fr/
SKÁLD
SKÁLD est un collectif que je connais bien et que je suis de près. Je les ai vu pour leur premier show en 2019 à Paris, à un moment peut-être un peu plus timide. Je les ai vu ensuite au Samarock, dans une ambiance tout à fait différente avec un lâcher prise plus visible, d’une assurance née de l’expérience. Mais rien comparé au show de cette soirée qui restera leur meilleur, et de loin. En trente secondes à peine se noue une forme d’attraction entre le public et le groupe, deux pôles d’aimants s’attirant naturellement.
Dès que leur chanson Odinn est lancée, ça remue énormément, les instruments chamaniques bouillonnent. Ça danse, ça rit. Et on voit surtout que la chanteuse n’est plus la même (dans les deux sens du terme). Justine Galmiche a cédé sa place de chanteuse en juin dernier et ce soir c’est Lily Jung qui officie à la voix féminine. Elle a d’ailleurs accompagné le groupe sur sa tournée européenne d’octobre.
L’association entre les vibrations quasi diaphoniques des voix masculines notamment celle de Steve Petit (Zuul FX / No Return) et ce timbre enchanteur, laisse la foule s’immerger totalement dans l’aura que dégage le groupe.
Quelque chose a changé, les membres du groupe regardent plus les spectateurs, se déplacent sur scène, les percussions vrombissent. Quand Yggdrasil est lancé, la scène change de couleur, la chanteuse prend une voix plus forte encore, qui rend au centuple meilleur la prestation ! C’est un succès.
Une setlist étoffée, des mains qui n’arrêtent pas d’ applaudir, des pieds qui font trembler le sol pour de multiples rappels. La scène va être partagée avec Guilhem Desq et cela rend le show encore plus tendre.
Le trianon est une scène mythique qui leur va bien.
Merci au Trianon de nous avoir reçu, au groupe et surtout merci à l’agence Singularités et Access Live pour l’invitation.
Un grand merci à Stephan Birlouez du webzine Among The Living pour les superbes photos qu’il nous a autorisé à utiliser dans cet article.
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