Chronique Tagada Jones – A Feu et à Sang

Chronique Tagada Jones – A Feu et à Sang

21 octobre 2020 0 Par Marc Antoine Beuret

Si l’on devait retenir une chose de positive en cette année 2020, c’est la sortie du nouvel opus des Bretons de Tagada Jones.
Voici déjà 3 ans que “La Peste et le Choléra” est venu résonner à travers l’hexagone, chez nos amis canadiens, aux U.S.A. et même au Japon.
Je pense qu’on a tous chanté l’air de “Mort aux Cons” devenu véritable hymne dans les concerts, festivals et leurs campings.

… La laaaa la la la la … (comme ça vous l’avez en tête).

Tagada Jones met toujours la barre haute à chaque sortie. Trois titres du nouvel album sont déjà disponible à l’écoute sur internet et annoncent déjà la couleur de ce nouvel opus, intitulé “À feu et à sang“.

La récente mise en ligne des précommandes laisse apparaître que quatorze titres composent l’album. Inutile de préciser que vos voisins devront s’habituer à ce que les murs de chez vous tremblent une petite heure (et plus si vous écoutez l’album en boucle, ce que je conseille).

Avant de parler du contenu, je voudrai parler du contenant, toujours aussi soigné. Sur la pochette, on découvre un pochoir d’une jeune fille tenant dans ses bras un bidon de produits inflammable, prête à y mettre le feu. Un peu l’image de la France actuelle, voir du monde, qui est prêt a exploser.

Comme vous le savez tous, le groupe, engagé (et enragé) compose des morceaux généralement liés aux problèmes actuels de notre société.
Que ça touche le capitalisme, le racisme, les violences policières, Il y aura toujours des faits à dénoncer, à combattre.

C’est pourquoi, dans le premier titre, A feu et à sang, on parle de cette société qui essaye de nous priver de nos libertés et de contrôler nos vies.
Ce qui mène très rapidement à la rage du peuple relaté dans le deuxième titre de l’album, Nous avons la rage, qui est par ailleurs sorti en clip cet été pendant le confinement.

Tagada Jones – Nous avons la rage (Clip officiel)

Avec Tagada Jones il faut s’attendre à tout et la surprise arrive dès le troisième titre qui sonne très métal industriel. “Le dernier baril‘ est également sortie en vidéo clip ou l’on voit le groupe jouer en compagnie des Bidons de l’An Fer, groupe de percussionnistes sur bidons qui sont tout aussi vieux que les Jones.

C’est une jolie découverte avec ce titre qui parle de la folie du capitalisme face aux ressources d’Or Noir qui diminuent et font monter les prix.
Ces ressources de la terre que l’homme pille petit à petit pour le mener à sa perte.

Il semble que l’ajout de choeurs sur le précédent album ait été adopté, la plupart des titres de cet album en possède et risque de bien rendre en live.

Nous avons droit a un invité sur l’album. Il a eu l’occasion de partager l’affiche avec Tagada Jones pas mal de fois, il habite depuis peu à Sète. Il a fait des heures incalculables de live concert dans son logement pendant le confinement. C’est Didier Wampas, leader des Wampas. Nous le retrouvons sur le titre “Elle ne voulait pas“.

Si il y a bien des faits d’incivilité dont on ne parle pas ou peu, ce sont les violences faites aux femmes et les féminicides, c’est le cas de “La biche et le charognard” qui lance un appel d’urgence et surtout qui nous rappelle de ne pas rester indifférent si l’on est témoin de ce genre de scène.

Retour dans les années 70 avec un titre qui sonne bien Punk, “L’addition” ! J’avoue qu’à la première écoute (et les autres aussi) j’ai eu le sourire jusqu’au oreilles. Ce titre parle de la société de consommation et les absurdité de l’homme pour se nourrir, un peu comme un Ecowar V.2.
S’ajoute un clin d’oeil aux Ramones ! Bref ce titre m’a conquis.

On continue sur la lancée avec un autre titre bien Punk “Zombie” qui parle d’une personne rejetée de la société qui erre de villes en villages sans but, mais qui survie tant bien que mal.

Le monde vire à sa perte et on a pas l’intention de rester sans rien faire, c’est un peu un appel à la mobilisation que lance le groupe dans “Nouvelle génération” qui alerte du monde qu’on laissera aux futures générations.

J’avoue que c’est impossible de décortiquer chaque titre pour le moment, mais bien entendu chaque paroles a son importance. L’originalité de “A feu et à sang” est que le groupe ait essayé de “nouvelles sonorités” auxquelles j’ai adhéré tout de suite.

Avec un line-up inchangé depuis 2015, Tagada Jones est soudé plus que jamais et le résultat est explosif. Encore un album a acheter les yeux fermés et soutenir la scène rock Française par la même occasion.
Merci les Jones !

Je suis impatient de voir le résultat en live quand les beaux jours de la culture referont surface et prendre de jolis clichés par la même occasion. En attendant la sortie de l’album prévu le 30 octobre 2020, vous avez trois titres disponibles sur le profil youtube du groupe et également une interview sur WARM TV réalisée pour l’occasion de cette sortie.
Pour les prochaines dates, suivez l’actualité du groupe sur les réseaux sociaux, difficile de se donner rendez-vous en cette période trouble.