« From Nihil » by {STÖMB}

« From Nihil » by {STÖMB}

19 avril 2020 0 Par Yom

Vous vous souvenez de ce bruit strident quand vous appelez par erreur un numéro de fax ?
« Dimension Zero », première plage du dernier bébé de Stömb, commence comme ça.

Puis ce bruit de syphon qui vous aspire.
Puis la batterie. Cinglante.
Puis les riffs de guitare comme des coups de scalpel.
Bande-son lancinante d’une époque tourmentée. « Void divine » trompe son monde en commençant sur de petites touches innocentes, puis ce bruit de porte qui grince, puis la batterie à nouveau.

Ne cherchez pas, vous n’y échapperez pas. Des pleurs de femme dans une ambiance Midnight Express. Et cette femme qui pleure toujours. Et hurle. Et la batterie, sans répit. Jusqu’à ce final éthéré qui nous laisse un peu reprendre un peu notre souffle. Jusqu’au reptilien « Extrasensory » et ce rythme lancinant qui ne quitte pas l’oreille. 3.03 : c’est un roller coaster qui vous emmène dieu sait où, une autre dimension. Puis le synthé fait place à nouveau aux cordes et à la batterie.

Bon je ne vais pas vous faire l’analyse détaillée de cet « enfant du Chaos » mais sachez que vous n’en sortirez pas indemne. Ces gens-là vous attrapent par le bras, vous foutent dans une formule 1 et s’ils ralentissent parfois c’est juste pour éviter les carambolages aux carrefours. « From Nihil » c’est un double expresso serré sans sucre harissa-moutarde, c’est les envolées lyriques permises par le progressif et la brutalité maîtrisée du métal. Exceptées des voix féminines ponctuelles sur « Ephemeral », pas de chant, juste la bande-son pascalienne désabusée et noircie d’un monde sans repères. Certes on se repose parfois, comme sur les deux premières minutes de « The Hologram », puis la guitare et la batterie viennent détruire votre misérable abri de fortune et vous laissent sous une pluie acide battante et glacée.

Stömb, derrière son nom aux airs d’onomatopée extraterrestre, nous rappelle avec brio et au moment opportun que nous sommes peu de choses sous les oripeaux de nos avancées scientifiques et technologiques. Inutile de dire qu’on sent derrière « From Nihil » une réelle maîtrise technique et une maturité artistique incontestable. Un coup de bistouri net et sans bavure dans nos chairs frêles et éphémères.

Concluons cet article en saluant le travail de la peintre Sylvie Gedda et son oeuvre « La Dame Blanche » présente sur le visuel de l’album. Une oeuvre organique un peu abstraite plus sage qu’un visuel provocateur de Cannibal Corpse mais dérangeante car offerte à différentes lectures pas forcément rassurantes.

Stömb

https://stomb.bandcamp.com/
https://www.facebook.com/Stombofficial/
https://www.instagram.com/stombofficial/

Sylvie Gedda


https://www.facebook.com/geddapeintre
http://www.art-gedda.com