Uneven Structure, une identité plus structurée !
19 octobre 2019Mardi 17 septembre, nous retrouvions au Dr Feelgood (Paris) Arnaud, Matthieu et Igor, respectivement batteur, chanteur et guitariste, afin d’échanger sur leur dernière sortie, Paragon.
WARM TV : Matthieu, Arnaud, Igor, bonjour à vous ! Nous irons donc aller à l’essentiel, depuis la création du groupe en 2008, le public vous connaît (rires). Alors, avec 8, Feebrus, La Partition, comment pensez-vous qu’Uneven Structure a évolué, musicalement et humainement ?
Igor : Alors, c’est vrai que ça fait onze ans, on sortait de l’adolescence, à part Matthieu. On a tous grandi humainement, déjà, en tant que personnes, je pense qu’on est un tout petit peu plus matures, enfin pas trop non plus (rires), et je pense que ça se retranscrit musicalement. C’est de plus en plus ce qu’on veut faire, ce qu’on recherche, on se pose moins de questions sur ce qu’on a envie de faire comme musique. On essaye moins d’émuler d’autres groupes, des trucs qu’on entend. Mais sur Paragon en tout cas, on est un peu en roue libre (rires).
Matthieu : On arrive à quelque chose de plus personnel, au fur et à mesure, avec de influences beaucoup plus digérées, qui s’entendent moins mais qui sont tout de même là.
WTV : Oui, c’est vrai qu’à l’époque de la sortie de Feebrus, vous étiez sur quelque chose de beaucoup plus « djent ambiant », comme vous le qualifiez, alors que maintenant, vous démontrez quelque chose de plus varié ! Comme sur le titre Jester, par exemple, avec un passage qui sonnait presque Black, finalement.
Tous : Oui, tout à fait !
Igor : Dès qu’on a des petits éléments, en fait, on se sert de ce qu’on connaît musicalement et de ce qu’on a testé sur les précédents albums pour construire les morceaux. Un passage de blast ne sera pas un élément Black pour nous, ça sera juste un truc cool sur un endroit précis, ça va être marrant, ça nous fait plaisir, et ça veut dire quelque chose au sein du morceau.
WTV : Justement, on va mettre en perspective la façon dont vous avez travaillé sur Paragon. Sur La Partition, vous avez travaillé plus de cinq ans là-dessus, vous fonctionniez un peu en Lego, en Tetris. Comment avez-vous abordé le travail sur cet album ? Vous posez-vous moins de questions ?
Matthieu : Quasiment six ans, pour La Partition ! (rires)
Igor : C’est sûr que ça a été vraiment beaucoup plus fluide. On avait quand même une sorte de fatigue, d’être sortis de 6 ans de composition et de travail sur un même album. C’est long. Et… Disons que c’est pas très « rewarding » ?
Tous : Euh… (rires)
Arnaud : Gratifiant ?
Igor : OUI ! Voilà, c’est beaucoup d’efforts avec une gratification qui n’est pas forcément à la hauteur. Donc sur Paragon, on voulait juste ne pas se prendre la tête, nous faire confiance entre nous, ce que chacun peut apporter, déjà, et confiance en nous-mêmes.
Matthieu : On a vraiment voulu faire une pièce entière pour chaque morceau, au lieu d’essayer de faire comme sur les autres opus, où le concept représentait plutôt un long morceau entier, ou presque.
WTV : D’accord ! Et vis-à-vis de la composition, jusque là, vous composiez pour trois guitares – lead, rythme, ambiance. À présent, vous n’en n’avez plus qu’un. Comment cela se retranscrit-il en live ?
Igor : Étonnamment, en fait ! Feebrus, comme La Partition, n’ont pas été d’une grande difficulté à réarranger pour une seule guitare. Au final, en live, on avait 2 quand même beaucoup de mal à mettre en avant les trois, à ce qu’elles aient leur place avec l’effet escompté.
On a pas énormément enlevé, en fait, on a surtout écrémé les compositions de telle manière à garder l’essentiel, et avoir quelque chose d’efficace pour les prestations live. Pour un public qui connaît le morceau, il le reconnaîtra, il aura du plaisir à l’écouter. Pour une personne qui ne connaît pas ce morceau, il aura pas ce besoin d’avoir écouté l’album cinquante fois pour le comprendre.
Arnaud : C’est beaucoup plus lisible.
Igor : Oui, c’est ça, c’est un gros grain de lisibilité en live, et sur Paragon, ça a un peu été le moto de tout le process ! On avait cette volonté de lisibilité et de confiance en nos idées, on a juste envie qu’elles soient claires. (rires)
WTV : Du coup, vous aviez commencé à répondre à ma question suivante, concernant le thème. Comment avez-vous choisi les portraits de chaque personnage ?
Matthieu : Alors, les portraits ont été calés sur les archétypes de Jung, qui sont des archétypes, hmm, inhumains, en fait, et on les a un peu annihilés. C’est une sorte de bestiaire dans le monde de Feebrus. C’est pour ça que Feebrus apparaît dans le clip. Il fait en sorte que les personnages ne restent pas dans leurs archétypes. En gros, quoi. (rires)
Igor : Oui, c’est un peu un cycle de transformation. Chaque morceau part d’un archétype bien défini, et va vers une direction. Soit il se retrouve complètement, soit il se retrouve complètement différent. Ça reste un album-concept, mais qui traite de différentes facettes d’un même sujet.
WTV : On est arrivés au bout de mes questions pour vous, un dernier mot pour finir ? Des choses de prévues dans les mois à venir ?
Arnaud : Des tournées, des live shows plus forts que jamais ! (rire)
Matthieu : Ouais, on va vraiment travailler sur la pré-production.
Arnaud : Voilà, pour essayer d’étoffer notre univers, et retranscrire tout ce qui va au-delà de la musique, notamment le spectre émotionnel, pour vraiment le mettre en exergue. Et surtout visiter les pays et continents dans lesquels on a des gens qui nous attendent mais qu’on a jamais pu visiter.
On s’est vraiment concentrés, depuis le début du process de ce nouvel album, à faire les choses « dans les règles de l’art » alors qu’on partait de quelque chose de plus chaotique. Jusque là, tout rentre dans l’ordre, maintenant, y’a plus qu’à laisser les choses se dérouler, en « récolter les fruits », et le porter aussi loin que possible.
WTV : Super, merci à vous pour le temps que vous m’avez accordé !
Tous : Merci à toi, à une prochaine !
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Long Branch Records