Kalune – Musik’en Fermes – 16/06/2019

Kalune – Musik’en Fermes – 16/06/2019

17 juillet 2019 0 Par Jack

16 juin 2019. Dans les montagnes de Haute-Savoie, un petit festival indépendant et gratuit, le Musik’en fermes bat son plein. Le cadre est bucolique et se situe sur deux fermes qui deviennent un lieu culturel pendant trois jours.

Kalune : Damien est un chanteur slameur militant originaire du Béarn. Dénonçant le rouleau compresseur capitaliste par des textes engagés et fervent défenseur de la nature, ses chansons oscillent entre slam, rap et contes chantés. Il est accompagné par Anaïs au violon et aux cœurs.
Ils se font connaître sur la toile en 2018 grâce à une chanson en hommage à l’ourse Cannelle tuée dans les Pyrénées en 2004 par un chasseur, et qui a comptabilisé plusieurs milliers de vues en quelques jours. Leur premier album « Amour – entre Résistance et Utopie » est sortie le 24 mai 2019.

Jack Gabrielle

Sur un magnifique décor de montagne, le festival nous accueille en plein air. Le cadre est chaleureux et différentes activités s’animent afin de promouvoir le terroir local.
Le concert a déjà commencé. Sur cette scène improvisée de remorque de camion, pas de barrières entre les artistes et le public. La foule est hétéroclite. L’ambiance sereine et attentive. Le public qui découvrait ce groupe récent semblait conquis et approuvait pour la plupart les messages qui passaient au fil des morceaux.

Le violon se fera discret sur les premiers morceaux suite à un manque de retour qui sera corrigé par la suite. Jouer en pleine nature comporte parfois quelques difficultés, surtout dans un petit festival. Mais une fois réglé, la magie opère et l’on peut enfin apprécier ce son si caractéristique d’un instrument très émotionnel. Maîtrisé, le violon est capable de retranscrire la mélancolie et la joie avec une certaine force. Et c’est tout l’intérêt qu’il a ici. Cet émotion permet d’appuyer le côté dramatique des textes et de souligner l’urgence d’agir, ou au contraire de donner un côté festif et joyeux. Il mériterait d’ailleurs d’être davantage mis en avant, car il est beaucoup plus timide dans la version studio qu’en live. C’est un potentiel que le groupe ne doit pas hésiter à exploiter.

©Marc Antoine Panda

Ils reprendront le titre Cannelle, invitant le public à participer au refrain, chanté en occitan. Plus loin une dame se met à pleurer, émue par les paroles. Une coupure de jus surviendra brutalement pendant le morceau Rien ne m’appartient, mais qui ne découragera pas le groupe qui continuera son slam quitte à s’époumoner afin de faire passer coûte que coûte son message.

Kalune ne démérite pas de sa réputation de conteur. Chaque texte est un hommage vibrant au monde vivant qui nous entoure. Entre désobéissance, autogestion et écologie, Kalune est un groupe à la fois alarmant sur le constat dressé du monde, et un message d’espoir et de solidarité pour l’avenir.
Si vous aimez la poésie chantée et que le sort de la planète vous tient à cœur, alors n’hésitez plus et foncez écouter cette pépite du slam.

Bilan : Très belle découverte dans ce petit festival haut-savoyard. Kalune nous fait sortir des sentiers battus en proposant quelque chose de différent. C’est un réel plaisir de découvrir des artistes aussi humain, participant à des festivals accessibles à tout le monde. À suivre de près, car ils semblent très prometteurs. On remercie les organisateurs qui rendent possible tout cela, et au public pour la bonne ambiance.