Live report + Gan Filtera + Struggle + The Gwapps+ Promethee + Ultra Vomit + Tagada Jones

Live report + Gan Filtera + Struggle + The Gwapps+ Promethee + Ultra Vomit + Tagada Jones

22 mai 2019 0 Par Jack

11 avril 2019. Grosse soirée en perspective dans le pays des Helvètes. Deuxième soirée des Rencontres Musicales de Thônex ( Genève ), pas moins de 6 groupes doivent se succéder à la salle des fêtes de la ville . 2 scènes ont été mises à dispositions pour jongler rapidement entre chaque parties afin d’éviter l’attente entre les changements de plateaux.

Gan Filtera : est un groupe local originaire de Thonon à mi-chemin entre le punk et, le rock, composé de Maxime Vulliez à la guitare et au chant, d’Alex Loprieno à la batterie et, de Frank Michaud à la basse et aux cœurs. Ils chantent en anglais.
Jouant sur la petite scène, ce sera donc eux qui auront la lourde tâche d’ouvrir les festivités et, de mettre le public dans l’ambiance.

Gan Filtera ©Marc Antoine Panda

Dès les premières notes, on est embarqué par ce son caractéristique, proche du stoner-rock. La voix du chanteur s’inscrit parfaitement dans cette veine musicale, s’accordant avec le reste des musiciens. Simple, clair, efficace. Certains passages se rapprocheront du rockabilly par la sonorité et la présence de la Gretsch sur scène accentuerons ce sentiment.

Le batteur et le bassiste se font un peu plus discret, mais assurent le show sans se laisser impressionner par la foule qui va même applaudir afin de les encourager. Le groupe va faire son petit effet malgré la contrainte de temps, 30 minutes de show seulement, qui passeront bien trop vite.

Gan Filtera est une très bonne découverte. Ils sont prometteurs et à suivre avec une grande attention. Un petit groupe local comme on aimerait en voir plus souvent. Nous les encourageons vivement à continuer sur cette lancée.

Promethee:

Originaires de Genève, Promethee se forme en 2008 et se compose actuellement de 5 membres. Joshua Orsi au chant, Ludovic Lacroix et Elric Doswald aux guitares, Mathieu Tappolet à la basse, et, Baptiste Maier à la batterie. Le groupe évolue au cours de sa formation, piochant dans différents styles musicaux comme le deathcore, metalcore, hardcore, ou le metal progressif. Hétéroclite en somme. À noter que le groupe helvète chante en anglais.

Promethee ©Marc Antoine Panda

Quasiment sans transition avec le 1er show, le groupe démarre son concert sur une ambiance de suspens, avec des lumières bleues et, une salle quasiment plongée dans le noir avec une toile de fond à leur nom visible à l’arrière. Clairement, la on s’attend à du bon bourrin des familles.

Et c’est le cas. Si le groupe ne ré-invente pas le metalcore, il se montre néanmoins terriblement efficace sur scène. Batterie guerrière, basses bien saturé et un chanteur gueulant toute sa rage dans le micro, les oreilles du public tout devant en prennent un coup. Pas grave, les pogos ont déjà commencé, on n’est pas la pour faire dans la dentelle.


Promethee ©Marc Antoine Panda

Le jeu de lumières amené tout au long donnera une impression de sombritude sur les artistes très intéressante visuellement, même si un abus de stroboscopique pas très utile, ni très agréable se glisserons plusieurs fois dans le show. Si Joshua Orsi est plutôt dynamique sur la scène, les autres musiciens se fondent plus dans le décor en étant un peu plus passif ( sans être statique non plus. ) On aura tendance à focaliser plus notre attention sur lui. Ils joueront également plusieurs morceaux de leur dernier album Convalescence  sorti en 2018, et qui avait reçu des critiques élogieuses par la presse.

Promethee plaira sans doute aux amateurs du genre. Le groupe nous à fourni ce soir une prestation de qualité malgré ses 30 petites minutes de concert. En mélangeant plusieurs courants musicaux, le groupe se crée une diversité dans la musique core, en restant toutefois assez cohérent avec ce qu’il cherche à transmettre. Qu’on aime ou pas le metalcore, le public lui semblait ravi.

Struggle: se forme en 2000. Ils s’arrêteront en 2008, avant de remonter sur scène courant de l’année 2017. Ils sont également originaire de la Haute-Savoie et le groupe est actuellement composé de Thomas au chant, Sylvain à la batterie, Marcus et Sophie aux guitares et de Matt à la basse. Melting pot entre le punk et le hardcore, ils chantent en anglais.
Tout comme Gan Filtera, Struggle est un autre groupe local de la soirée peu connu du public. Qu’importe, il ne faudra pas longtemps avant de voir ce qu’ils ont dans le ventre puisque le groupe enchaîne rapidement derrière Promethee, mais sur la petite scène cette fois-ci.

Struggle ©Marc -Antoine Panda

Si vous pensez que dans les montagnes, on ne sait pas faire du punk bien violent vous vous trompez. Struggle n’innove pas dans le genre, mais tente de s’en montrer digne. Le petit groupe nous rentre dans le lard à chaque riff de guitare. Le chant coléreux colle parfaitement avec l’ensemble, tout en restant limpide. On est agréablement surpris par ce qui s’en dégage. Le public était présent, curieux, mais aussi très respectueux.

La cohérence et l’harmonie entre les musiciens se fait sentir. Sur scène ils ne bougent pas beaucoup, mais la taille de celle-ci limite un peu les mouvements. Les textes sont très engagés et caractéristique du mouvement punk. Antifacisme, antisystème, dénonciation de la pauvreté, du racisme, des guerres …

Struggle est une agréable découverte. Un autre groupe locale qui mérite amplement qu’on les encourage, et que nous félicitions pour avoir joué le jeu jusqu’au bout. L’énergie qu’ils dégagent nous à transporté jusqu’à la fin de leur prestation. Ils auraient largement mérité leur petite heure de concert ( au lieu des 30 minutes ).

Tagada Jones :

Groupe emblématique de la scène punk en France, Tagada Jones se forme en 1993 à Rennes. Le line-up change considérablement depuis sa création. Le groupe se retrouve actuellement composé de Niko au chant et à la guitare, Waner à la basse, LaGuiche à la guitare et, Job à la batterie.

Tagada Jones voit toujours les choses en grand. Une fois n’est pas coutume, c’est encore le cas ce soir malgré une petite heure de show prévu. Sur la scène, une grande toile de fond représente La peste et le choléra, album sorti en 2017. Le concert commence sous un tonnerre d’applaudissements et de cris.
Envers et contre tous sera le premier morceau du set. À ce moment la salle est pratiquement remplie. Néanmoins, on trouve un peu de répit sur les côtés, malgré l’emplacement des basses qui vous retournent les organes sous la puissance des instruments.
Les musiciens accompagnent le chanteur avec des cœurs guerriers. Le groupe flirte largement avec des influences metal et, hardcore depuis la sortie de l’album Dissident en 2014.


Tagada Jones ©Marc Antoine Panda

Très riche en émotion, la voix de Niko rendra aussi plusieurs hommages, dont un en particulier sur la chanson Vendredi 13 pour les victimes du Bataclan suite à l’attentat du 13 novembre 2015, à Paris. Car Tagada Jones est avant tout un groupe très engagé sur le plan politique. Chaque morceau est un déferlement de colère face aux injustices du monde. L’une des forces du groupe tient dans son énergie. Absolument tout le line-up se montre dynamique en bougeant régulièrement sur la scène. Le regard se porte sans arrêt des uns aux autres. Ils n’hésitent pas à aller au contact du public en se rapprochant d’eux au maximum.


Tagada Jones ©Marc Antoine Panda

Quand le concert se termine on a l’impression d’avoir pris une grande claque dans la gueule. Même lorsqu’ils ne jouent pas longtemps, pas question pour eux de faire les choses au rabais. Ils mettent le paquet quoi qu’il arrive. Entre des musiciens avec un jeu de qualité, et des show toujours réglé comme du papier à musique, Tagada Jones s’est aujourd’hui forgé un public fidèle sans se reposer sur ses acquis.

Les Gwapps :

Formé en 2011, Les Gwapps viennent de la Haute-Savoie. Ils sont composés de Jacky la Couenne à la basse et, au chant, de GrandBlochon à la guitare et, au chant et, de Moiss’Bat à la batterie. Le groupe se définie lui-même comme du punk-metal «  agricole » . Ils chantent en français.

Les Gwapps, jouent avec les clichés de leur région en les tournant à l’auto-dérison. Pratiquement tout y passe. Bottes en caoutchouc, chapeau, peau de vache, bretelles, logo sur toile de fond très kitsch … Manque juste la caricature du vieil oncle bourré au génépi des repas de famille chantant La cascade. Oui, les savoyards savent de quoi nous voulons parler. Toujours est t’ il que le groupe se donne un style crétins des alpes, façon bonne franquette et humour paysan sans demi-mesure.

Les Gwapps ©Marc-Antoine Panda

Le trio se lâche sur scène, ils ont de l’énergie à revendre. Musicalement tout est répétitif sans vraiment être maîtrisé, même si par moment on se prête à sourire. Un coup d’oeil nous permet de voir le batteur au fond, plus discret, avec une batterie amputée d’un tom. Le trio semble avant tout faire ça pour s’amuser. Le problème c’est que ce n’est pas suffisamment travaillé pour que nous ayons envie d’y croire.

Les textes sont relativement simple, toujours dans une ambiance de reblochon party. Le public semble y trouver son compte puisque quelques personnes se laisse prendre par l’univers du groupe.

Les Gwapps c’est un condensé de clichés qui feront peut-être plaisir aux monchus (touristes) comme ils disent. Nous avons beaucoup plus de réserves en ce qui nous concerne. Car si le groupe dégage de la bonne humeur, musicalement il y’ a encore du travail à faire afin d’apporter de la crédibilité à l’ensemble. Néanmoins, nous les encourageons pour la suite de leur carrière.

Ultra Vomit :

Groupe de metal parodique devenu poids lourd de la scène française, Ultra Vomit se forme en 2000 à Nantes. Le line-up est composé de Fetus au chant, Manard à la batterie, Flockos à la guitare et Matthieu Bausson à la basse. Andreas fera aussi une petite apparition sur la fin, connu pour tenir un duo avec Fetus sous le nom Andreas & Nicolas dans un autre projet musical. Ils chantent en français et en anglais.


Ultra Vomit ©Marc -Antoine Panda

Stop, on arrête tout.Si vous ne connaissez pas Ultra Vomit, vous allez rapidement vous apercevoir que l’humour est leur fond de commerce. Le début du concert est un sketch à lui tout seul. Les lumières s’éteigne et, un écran géant s’allume laissant apparaître le nom des membres sur le style et, la musique du générique des Looney Toons, avant que le quatuor n’entre sur scène, sur … la musique de Fort Boyard. La clameur publique résonne dans la salle. À peine commencé, la foule est déjà conquise.

Une bonne partie du concert sera constitué des chansons de leur dernier album Panzer surprise ! Sorti en 2017, mélange de crossover parodique et, de mashup entre différents groupes, comme le titre Calojira joué ce soir, qui est un mix du morceau, Face à la mer de Calogero et, le style du groupe de metal progressif français Gojira.


Ultra Vomit ©Marc -Antoine Panda

Niko chanteur des Tagada Jones, se prêtera même au jeu, accompagnant Fetus au chant sur Un chien géant, chanson qui parodie le style musical du groupe.

Le public lui est à fond, adhérant totalement à leur délire. Habillé en Jésus, Andreas viendra même séparer la foule en deux, avant qu’ils ne jouent l’éponyme Jésus. D’ailleurs si vous étiez enfant dans les années 80/90, vous avez sûrement connu el famoso Maïté, restauratrice culinaire qui assommait des anguilles vivantes sur le plateau. Et bien, même elle ne sera pas épargnée et, sera estampillée en black metalleuse sur l’écran géant sur le morceau Maïté Ravendark .

Vers la fin, ils joueront leur cultissime Je collectionne des canards vivants qui finira en joyeux bordel général. Canon à confettis, Andreas en clown canard, tout y passe.

Le groupe se permet d’exagérer toujours les blagues à leur maximum en prenant le temps de faire des speechs humoristiques entre certaines chansons. Mais, ils peuvent se le permettre. Car si Ultra Vomit ne se prend absolument pas au sérieux en donnant l’impression de faire n’importe quoi, c’est surtout qu’ils ne le font pas n’importe comment. Ce sont avant tout des musiciens avec un jeu impeccable et, gardant une cohérence avec leur univers burlesque. Et c’est bien pour ça que ça fonctionne. En cela, ils réussissent la ou beaucoup d’autres groupes du même genre se plantent.

Ultraputaind’Vomit, c’est 1h30 d’un joyeux condensé de blagues potaches et, graveleuse, de musiciens qui jouent fort, et de gens bourré qui dansent La ch’nille ensemble.

Bilan :

Un quasi-sans faute pour cette soirée. La présence de plusieurs groupes locaux parmi les grosses pointures était très appréciable et, apportait une belle diversité à l’ensemble. Nous avons été agréablement surpris par la qualité de ses derniers ce soir, et les encourageons fortement pour la suite de leur carrière musicale. Petite bémol néanmoins sur les lumières sur la scène locale qui n’étaient pas très bien positionnée et, qui ne mettait pas en valeur les artistes. On aurait aimée voir un peu plus de soin apporté à ce côté, en voyant la qualité de la lumière sur la grande scène.

Merci aux organisateurs du festival !