“Wolf To Man” – Nightrage – Despotz Records (2019)
10 avril 2019Deux ans après The Venomous (2017), Nightrage a sorti, fin mars dernier via Despotz Records, son huitième album Wolf to Man. Belles mélodies, brutalité et sonorités nordiques, ce nouvel opus ravira les adeptes de la scène death mélodique de Göteborg et les amateurs du combo emmené par le Grec Mario Iliopoulios.
De la scène de Göteborg, on connaît les fers de lance At The Gates, Dark Tranquility ou encore In Flames. Apparu au début des années 1990 dans le sud de la Suède, ce son nordique se démarquait du death metal américain en incorporant des mélodies influencées par la New Wave of British Heavy Metal. Durant trois décennies, cette recherche de sonorités a enfanté bon nombre de formations à travers le monde, produisant ainsi des albums de qualité, parfois beaucoup plus intéressants et efficaces que les dernières productions des mastodontes scandinaves du genre. Parmi elles, Nightrage, la plus suédoise des formations grecques de death metal mélodique !
Depuis la sortie de Sweet Vengeance (2003), Nightrage produit donc un death metal aussi agressif que mélodique. Et ce Wolf to Man, marquant l’arrivée de Francisco Escalona et de Dino George Stamoglou à la basse et à la batterie, ne déroge pas à la règle. En douze titres (dont une instrumentale), le combo sort une œuvre équilibrée aux compositions facilement assimilables pour tout afficionados du genre. Une introduction mélodique et grandiose, une double pédale imposant sa lourdeur, un cri guttural posé sur une batterie qui s’emballe, un refrain accrocheur. Dès les premières minutes de ce nouvel opus et le titre « Starless Night », on comprend le propos de Nightrage : aller chercher le contraste entre la violence et la mélodie.
Sans aucun doute, l’objectif est plutôt réussi. Wolf to Man arrive à se détacher de ses prédécesseurs grâce au potentiel « tubesque » de plusieurs compositions. Les riffs thrash et sautillants du titre éponyme en donnait un aperçu il y a un mois. L’impression est renforcée à l’écoute d’« Embrace the Nightrage », « By Darkness Dawn » et « Gemini ». L’univers musical du combo est connu des fans mais la nouveauté provient de ces refrains hyper accrocheurs, entêtants et dotés d’une belle intensité. Nightrage s’aventure sur de nouveaux territoires et propose même un titre très pop dans sa formule (« Disconnecting the Dots »). Agréable à écouter, au gros potentiel live, cette chanson commençant comme une ballade possède les défauts de ses qualités et peut, néanmoins, apparaître comme dénuée de personnalité…
Mario Iliopoulos et ses musiciens exploitent donc de belles idées et l’ombre de formations comme In Flames plane sur ce Wolf to Man. Entre sources d’inspiration et codes esthétiques fondateurs d’une scène, les arpèges enjolivés par la guitare électrique sont bien présents comme sur « Desensitized » ou « Arm Aim Kill ». Sans égaler les chefs d’œuvres pondus à la moitié des années 1990, ces titres devraient ravir les adeptes de la belle époque du groupe d’Anders Friden. Finalement, la courte instrumentale « Lytrosis » permettra de clôturer, en douceur, ce nouveau chapitre de la carrière de Nightrage.
En somme, avec ce Wolf to Man, Nightrage explore de nouvelles pistes et livre un disque de belle facture. Tout en assumant son appartenance au son de Göteborg, le quintet, maintenant basé dans le Nord de l’Europe, revendique son envie de se démarquer. Challenge réussi !
À écouter : « Embrace the Nightmare », « Gemini », « Disconnecting the Dots »
Nightrage – Wolf to Man
Sortie : 29 mars 2019.
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