Not Bad / F.U.C.K / Dead Bones Bunny – Release Party – @ La Boule Noire – 09/02/2018

Not Bad / F.U.C.K / Dead Bones Bunny – Release Party – @ La Boule Noire – 09/02/2018

17 février 2019 0 Par Erwan Meunier

« En r’tard, en r’tard, j’ai rendez-vous quelque part, je n’ai pas l’temps de dire au r’voir, je suis en r’tard en r’tard ! ». Cette minuscule chanson, interprétée par un lapin sous amphétamines, engoncé dans une veste vieillissante et agitant une breloque dont on se demande s’il a pensé à remonter le mécanisme, a traumatisé toute mon enfance. A tel point que j’arrive avec 45 minutes d’avance devant la Boule Noire pour ce qui s’annonce comme « LA » release party de l’année ! Ce soir, après une petite année d’existence, « Dead Bones Bunny » nous a convié à célébrer sa première galette, sans confiture ni beurre, enrichi en doo-wap, survitaminé de Rock’n’roll, le fort bien nommé « What ‘s up Rock » !
(Oui, je sais, vous pouvez le dire, je suis poursuivi par des lapins….. )

C’est annoncé depuis quelques jours maintenant, la soirée est « Sold Out » ! Je ne sais pas si « Not Bad », toute jeune formation dont c’est le tout premier concert ce soir, et qui a la lourde responsabilité d’ouvrir les festivités, avait imaginer pareil affluence pour une première ? En tout cas, l’invitation est fort à propos. Une lapine décédée qui convie 5 goules fraîchement remontées de leurs tombes pour distiller une dose de « Spooky Metal », ça fait sens. Si l’on en juge les quelques tee-shirts arborés par quelques-uns des spectateurs, le groupe a déjà des aficionados. Sur scène ils sont 4 vivants…. ou morts, ça reste à définir, plus un squelette… Alors non, pas une Bunny, morte mais pleine de fraîcheur…. Non, non, un squelette à ce point squelette qu’on le soupçonne de l’avoir été dès la naissance. L’univers de « Not Bad » est peuplé de monstres hétéroclites, d’ovnis kitch tout droit sortis d’un film d’Ed Wood et de tueurs en série égorgeant des pin-ups en plein effeuillage burlesque. On voyage de Gotham aux étoiles lointaines, en passant 6 pieds sous terre parmi les asticots sur un lit de terreau fertile, dans un chaos maîtrisé que Rob Zombie, himself, ne renierait pas pour un de ses films. Une première prestation intéressante et fraîche qui aurait à mon sens gagnée en intensité avec un batteur un peu moins arthritique.
Et aussi avec une grande giclée de faux sang sur le premier rang quand la pin-up se fait trancher la carotide… mais cette idée, aussi séduisante soit-elle, risque de déplaire aux photographes présents.
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Je profite de la pause pour saluer les copains présents en nombre ce soir là. Un petit tour par le stand de Merch où les « Bunny Bones dolls » font un tabac. Un peu plus loin ça picote sec sous le dermo d’Eva Hägen Tattoo qui présentait quelques flash pour l’occasion. Mais c’est déjà la reprise des festivités et Funny Ugly Cute Karma va bientôt commencer.

Une pancarte en carton, qui trouverait une place revendicative dans une manifestation parisienne, en guise de backdrop, F.U.C.K donne le ton d’entrée de jeu. Chez eux on vit, on mange, on compose et même on « Tour » en D.I.Y ! Je n’ai de cesse de le répéter, on prend une base métal et deux loustics hyperactifs, on secoue fort, ça donne un Ep, on secoue encore après adjonction de trois musiciens et on a un groupe de scène qui en moins d’un an lui aussi a su trouvé sa place dans le paysage hexagonal. Ça démarre fort avec « On the Run » tiré de leur premier ep « Before it was Cool » dont on avait déjà parler avec Heidi Chaos Heidi en interview. (ici.). La cohésion entre les 5 musiciens, déjà flagrante lors de la date au Klub pour la release de l’ep est encore plus vivace. Humour, blagues potaches et dérision, 8-bits et SOAD, Wild Crowd’s Ringing Bell… l’intensité du set nous propulse dans un vortex spatio temporelle…. Une heure devient une minute et on goûte chaque seconde de ce moment passé dans une énergie dingue portée par la voix multi-facettes d’Heidi qui ne peut que mettre tout le monde d’accord. Mais toutes les bonnes choses ont une fin et tandis que la magie opère sur scène, je joue des coudes pour rejoindre le bar et me désaltérer.
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Parce que oui, ce soir c’est complet. Je vous l’ai déjà dit ? Que c’était complet ? Ah oui au tout début … Ma mémoire parfois ! Ce que je ne vous ai pas dit, c’est que ce soir le dress code suggéré par nos hôtes c’est Rockabilly, et le public s’est pris en grande partie au jeu.Un look, qui, durant l’annonce du début du spectacle par une voix off, se verra complété de ravissantes oreilles de lapin distribuées par les chanteuses. Et place au spectacle, parce que oui le terme concert serait ici galvaudé. C’est un véritable show que Bunny Bones et sa bande présente ce soir. Ici, la maîtrise de la scénographie, le decorandum, les costumes et le jeu des musiciens, nous propulsent en plein dans les années folles avec une grosse dose de rock’n roll « Lemmy-esque », ce qui est loin de déplaire à un public conquis.
De morceau en morceau, Bunny nous raconte sa vie, ses péripéties, ses joies et ses rencontres, le tout avec une sincérité généreuse. Si tout est millimétré, « Cow-Boy from Hell » devenant même « Cow-Bones From Hell » pour la soirée, le show n’en devient que plus contagieux. Hélas, encore une fois les bonnes choses ont une fin…. Je vais d’ailleurs intenter un procès au mec qui a sorti ça la première fois…
Bref, tout à une fin, mais cédant aux appels désespérés d’une foule qui n’a pas eu sa dose, la Team Bunny ne nous abandonne pas sans un rappel avec « She Slays Dragon » qui vient conclure une release party, où d’après mes informations, personne n’a vu trace d’Elmer Fudd !
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P.S : Deux jours après le concert j’étais pas remis. J’ai été chez mon médecin. Il m’a prescrit des carottes, visiblement j’ai choppé une Bunnyite !

Nos remerciements à Access Live, Replica Promotion, Dead Bones Bunny et la Boule Noire.
©Photos : Isis Pictures Show et Romain Collet photographe.
©Rédaction : Erwan Meunier.