Coup de projecteur : Harp, le « non-style » assumé…
30 avril 2024 0 Par BouriatCoup de projecteur sur Harp à l’occasion de leur date au Salem Bar le 29 mars dernier en compagnie des groupes Aurore et Eiga. L’ensemble des propos de l’interview ont été recueillis par Thierry Bouriat par mail après le concert.
1. Pour les lecteurs de Warm TV qui ne vous connaissent pas encore et qui ne vous ont pas vu sur scène, pouvez-vous vous présenter ? Comment vous êtes-vous rencontrés ? :
Guillaume, Batteur : Salut ! Merci de nous proposer de vous parler de la musique de HARP et de chacun de nous. Aujourd’hui je répondrais pour trois des membres du groupe car nous ne sommes actuellement pas ensemble. Le groupe HARP est un groupe de métal, au style particulier car on peut considérer qu’il mélange plusieurs sonorités allant du Thrash au Death, du Groove Metal au Progressif Metal, de l’ancien au moderne.
Ce style du « non style » est né en premier lieu de la collaboration entre Romain Delatour (basse) et Guillaume Timotei (Batterie). On jouait de la musique ensemble sur notre île de Corse et l’ambition de créer quelque chose de concret est vite arrivée.
2. Parlez-nous de la création de Harp mais aussi de vos parcours respectifs, vos influences majeures à chacun ? :
HARP : Le groupe est d’abord né à deux musiciens. Romain et moi étant multi-instrumentistes nous étions sans cesse en train d’enregistrer des chansons complètes dans l’optique de faire un album. Ce que nous avons fait un an plus tard. Cet album enfin enregistré, nous voulions pouvoir développer notre projet et le jouer en live.
On prend ce qui nous touche et nous parle, on échange sur nos passions…
C’est là que Neyssan (guitare lead) et Paul (guitare rythmique) nous on rejoint. Le Quatuor enfin formé, il était temps d’écrire à nouveau. De se découvrir aussi. Puisque nos influences viennent toutes d’un horizon diffèrent. Dans HARP on est des passionnés de Blues comme de Heavy Metal, de Classic Rock comme de Death Metal.
Pour aller plus loin, nous sommes autant passionnés de cinéma que d’informatique, de lecture ou de nature. On est influencés par l’art de manière générale. Je pourrais te citer tel groupe ou tel artiste mais nos influences ne se limitent pas à tel ou tel nom. On prend ce qui nous touche et nous parle, on échange sur nos passions et on s’en imprègne. En partant de ce principe simple d’échange, nous nous sommes rendus compte que l’on pouvait créer de la musique qui nous ressemblait.
3. Comment définiriez-vous votre musique ? :
HARP : La musique de HARP c’est comme j’ai pu le dire plus haut : Le style du « non-style ». Je ne peux pas te définir précisément quel type de Metal nous jouons, mais si je devais te répéter ce que j’entends dire à la sortie de nos concerts ça serait que le groupe joue un métal intemporel, perdu entre les 80’ et les 20’. Parfois agressif, parfois progressif, parfois rapide et d’autre fois lent. Si tu veux que je te parle en termes de style de metal : du Thrash un peu Death, Du Doom un peu Thrash, Du Death un peu Doom…
Un initié pourrait capter pas mal de nos influences, un non initié pourrait se retrouver d’une chanson à l’autre. L’éventail est large, j’aimerais te dire « HARP C’EST ÇA » mais fort heureusement j’ai la chance de pouvoir analyser puis développer l’explication sur notre style de musique propre. Les auditeurs pourront se faire leur idée quant au style de musique que nous jouons. Je pense que chacun vivra différemment le Metal qu’on propose.
4. Pour l’apprentissage de la musique : autodidacte ou étude/cours suivis ? :
Harp : Nous sommes tous autodidactes et multi-instrumentistes. Nous développons notre technique au fur et à mesure de notre travail sur la musique. Nous voulons constamment nous améliorer et nous surpasser pour toujours proposer quelque chose qui soit riche, musical, intelligemment mélangé à la technique et à la précision d’exécution que demande notre musique. Pour ça chacun s’améliore et pousse l’autre à être meilleur, on s’écoute, on se conseille par amour de la musique bien jouée.
5. En terme artistique, comment se déroule votre processus de création, de la composition d’un morceau jusqu’à son enregistrement ? Qui amène l’idée, la ligne directrice, le riff de base ? :
Harp : Jusqu’à présent notre méthode a été de nous réunir et de « poser sur la table » les bases d’un morceau. En général, on pense rythme, tempo, ambiance avant de penser riff. Une fois l’idée d’un des membres analysée et développée, je l’arrange puis je la réfléchis encore plus en profondeur et émet des hypothèses pour l’embellir ou la simplifier, lui donner une couleur ou lui en retirer. La suite vient naturellement, une fois que le riff principal est terminé, on lui donne une suite logique, un couplet, un refrain, une coda, une fin.
Plus le processus de composition avance, plus chacun émet des idées. À force d’écoutes et d’analyses on commence à créer une sensibilité qui guide la suite de la composition. On réarrange, modifie, supprime ce qui ne nous touche plus. Parfois les idées viennent vite, parfois elles sont plus longues à arriver, mais souvent nous prenons du recul sur la composition et essayons de la terminer avant de l’enregistrer.
La suite, donc, c’est l’enregistrement d’une démo. Batterie, basse, les guitares et la voix pour terminer puis vient la phase de réécoute qui peut être suivie de retouches, d’améliorations. Nous arrêtons d’apporter des modifications quand nous sommes assez fiers du résultat. C’est un processus que j’aime particulièrement car il est là toute l’essence même d’un groupe de musique, sa direction artistique et la sonorité qu’il cherche. Personnellement, c’est ce que je préfère. C’est la que HARP prend tout son sens.
Coup de projecteur : Harp, le « non-style » assumé…
6. Et les paroles qui s’attèle à la tâche ? Quelles sont vos sources d’inspiration ?
Romain, basse / chant : Les paroles c’est moi ! J’aime écrire sur l’être humain en général, ses sentiments, émotions, questionnements et états d’âmes.
La poésie est un médium qui me stimule énormément car elle laisse une large place à l’imagination, à l’ésotérisme et à la liberté de la pensée, je pourrais citer le poète libanais Khalil Gibran que j’apprécie beaucoup, il use de métaphores fantastiques pour traiter de sujets qui nous concernent tous, la vie, la mort, l’amour, le voyage de l’âme, etc ..
Chuck Schuldiner, le feu chanteur/guitariste du groupe Death est une grande source d’inspiration pour moi également, ses textes traitent de sujets évoqués plus haut, et je m’y reconnais énormément.
7. Avez-vous un rituel avant de monter sur scène ?
Harp : Pas vraiment, si ce n’est de s’échauffer pendant un moment pour assurer chacun dans nos rôles respectifs, s’immerger dans la performance. Et oui si ! Une bonne poignée de main entre nous hahaha, avant et après le concert !
…la scène métal française est assez excitante en ce moment..
8. Quel est votre avis sur la scène métal en France ? Quels sont ses points forts ? quelles sont ses faiblesses ?
Harp : Je trouve que la scène métal française est assez excitante en ce moment, il existe de nombreux projets très différents, des gens extrêmement motivés, de notre côté on joue un style qui pourrait être apparenté à des niches tels que le death ou le thrash et j’aime le fait, qu’on puisse tout de même tourner et s’entendre avec des groupes plus moderne, plus core.
Il y a quelques années tout ce monde là était très divisé, les coreux avec les coreux, les death metalleux entre eux etc, aujourd’hui je trouve que cela a changé à ce niveau. Il ne faut pas oublier que tout cela reste de la musique et qu’il est, selon moi, ridicule de se diviser encore plus dans un pays où le métal est très peu reconnu malgré les groupes de qualité qu’on peut y trouver.
Pour les points faibles, j’aimerai entendre plus de projets qui osent mélanger les styles, ou repousser les limites de leur style respectif et ne pas se mettre de barrières ! Même si il en existe déjà, la majorité des groupes bien que très qualitatif correspondent à des critères de genres très précis. Cependant je ressens une énergie palpable dans cette scène, de la motivation et j’ai bien hâte de voir dans quelques années ou tout cela nous mènera !
Coup de projecteur : Harp, le « non-style » assumé…
9. Est-il facile de se faire remarquer, de trouver des dates ? Qui gère votre communication ?
De notre côté, on fait tout nous mêmes, comme beaucoup de groupes amateurs aujourd’hui. Il est primordial, en plus de la musique d’avoir un visuel, une direction artistique carrée, un univers reconnaissable, une bonne connaissance des réseaux sociaux. En somme il faut montrer que tu existes, et donner envie aux gens de venir te voir en concert. Et même malgré cela, il devient de plus en plus difficile pour des groupes à notre niveau de s’autobooker, c’est énormément de travail. Quelques fois on aimerait juste faire de la musique mais malheureusement ce n’est que 50% du travail !
10. Quels sont vos projets ?
Harp : Un nouveau single et un album à venir pour la fin d’année
11. Des dates à annoncer ?
Harp : Pas pour l’instant.
13. Un petit mot pour Warm TV et pour donner envie à nos lecteurs de suivre le groupe.
Merci à vous pour l’intérêt porté au projet et pour ce que vous faites pour la scène ! Pour ceux qui ne nous connaissent pas, n’hésitez pas à vous abonner, on a un album qui arrive bientôt, mais surtout on espère vraiment vous voir a un de nos concerts !
Propos recueillis par Thierry Bouriat pour Warm TV.
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