MetalDays, le Warm-Up faisait escale à Bordeaux le 19 mai dernier
23 juin 2023 0 Par BouriatSchrodinger une interview Warm TV
Warm TV était présent pour le Warm-Up du MetalDays à Bordeaux organisé au Salem Bar le 19 mai dernier. Thierry en a profité pour interviewer les 3 groupes de la soirée : Working Klass Heroes, Schrodinger et Seeds of Mary.
Retrouvez ici l’interview de SCHRODINGER, le groupe niçois qui monte, qui monte …. avec Adnane au chant, Julien à la guitare, Rémi à la batterie, Guillaume à la basse.
Salut la Team, Quel set remarquable !!! Quelle énergie, quelle créativité et ingéniosité artistique. J’ai été bluffé par l’étendue et la richesse de votre registre musical qui fusionne différents styles.
Alors, pour les lecteurs de Warm TV qui ne vous connaissent pas encore et qui ne vous ont pas vu sur scène, présentez-vous, comment vous êtes-vous rencontrés ? Parlez-nous de la création de Schrodinger mais aussi de vos parcours respectifs, vos influences majeures à chacun ?
Adnane : Tout d’abord merci beaucoup de nous inviter à ce jeu de questions/réponses !
Je venais juste de clôturer mon premier projet musical qui s’appelait « Bomber Strike » et j’étais à la recherche de nouveaux projets quand j’ai rencontré Julien, guitariste, qui venait tout juste de rentrer de Paris, ayant déjà fait ses preuves en compos sur des groupes comme « Disharmony ».
Nous avons entamé un premier échange musical, Julien a toujours eu cette envie d’expérimenter sur plusieurs styles, il a commencé donc par partager ses premières compos instrumentales, que j’ai trouvé très originales et « osées » j’ai pu mettre ma touche en me laissant emporter par mes influences.
Les premiers résultats étaient tellement convaincants qu’on a décidé de continuer cette sorte de « ping pong » musical. On a pu convaincre Guillaume (basse) – un vieil ami de Julien avec qui il avait joué plusieurs années en live – de se joindre à nous et ajouter son groove à nos compos. Après une année de compo, on décide d’aller en studio, et ce fut la naissance de Santa Sierra.
Remi – « Svart Crown » à l’époque nous rejoint tout d’abord comme batteur de session. Ayant apprecié énormément les compos et l’expérience en studio avec nous décide de rejoindre l’équipe en tant que batteur officiel. Il faut savoir qu’on vient d’univers complètement différents, nos influences sont aussi larges que le spectre de nos morceaux, Julien parlera de Mr Bungle, Guillaume de Snarky puppies, Remi de Behemoth et moi de System of a Down. Mais ce qui nous unis c’est aussi le goût pour des styles variés.
Pour l’apprentissage de la musique : autodidacte ou étude/cours suivis ?
Adnane : A la voix je suis complètement autodidacte, j’ai appris depuis mon plus jeune âge en accompagnant le chant de Serj Tankian, puis j’ai développé en groupe de reprise. Il faut dire aussi que c’est grâce à Schrodinger que j’ai commencé le scream, j’ai eu à prendre des cours pour éviter de prendre des risques 😉
Julien : Nous sommes tous plus ou moins autodidactes en effet, pour ma part j’ai eu la chance de jouer dès le lycée avec d’excellent musiciens comme Romain Goulon et son acolyte de l’époque Rémi qui n’est plus de ce monde, et ces deux personnes m’ont énormément apporté sur le plan musical, on passait des heures à écouter des albums, à commenter les couleurs, à trouver les petits pains ou imprécisions, ça a été en quelque sorte mon conservatoire et j’ai fait beaucoup de live par la suite à faire du rock au sens large dans des clubs de la côte et c’était bien marrant et une bonne école car tu vois toutes les situations possibles en tant que musicien et pas que les meilleures ! Mais c’est génial, j’ai adoré et j’adore toujours d’ailleurs.
Comment définiriez-vous votre musique ?
Adnane : Je pense qu’il y a plusieurs manières de définir notre musique mais à mon gout, je dirais que c’est “le genre de métal qui pourrait plaire à votre grand mere”.
Derrière ça il y a non seulement une exploration, le test de savoir jusqu’ou on peut pousser les limites et redefinir les règles, mais aussi une envie de s’amuser avec les clichés et oser l’absurde.
Julien : Oui, je pense qu’on peut le définir comme une grosse expérimentation de tout ce qu’on aime dans la musique et qu’on recrache à notre manière sans se brider.
En terme artistique, comment se déroule votre processus de création, de la composition d’un morceau jusqu’à son enregistrement ? Qui amène l’idée, la ligne, le riff de base ?
Adnane : La plupart du temps on continue dans le processus initial qui est derrière la création du groupe. Julien enregistre une idée, un riff, mais crée aussi une ambiance, un univers entier (par ex: Santa sierra avait clairement une approche tropicale dès sa création).
J’arrive ensuite pour improviser des lignes de voix par dessus et colorer encore plus les idées de Julien. On continue sur quelques itérations ce process et à l’obtention d’une idée stable ce sera à Guillaume et à Remi d’ajouter leur part de structure et instrus.
Et c’est comme ça qu’on obtient une démo prête à être classifiée pour un prochain record!
Il y a eu des exceptions, ou le process fut inversé, notamment “420” a été initié par une ligne de voix et quelques accords avant tout. D’autres morceaux du prochain album risquent d’avoir aussi d’autres process de compo.
Julien : Oui, c’est un vrai Ping-pong ! Dès fois ça aboutit à des trucs cool, dès fois une idée ne va pas plus loin sur l’instant, mais on la ressort quelques mois plus tard en se disant : “mais c’était cool ça” et on essaie de nouveau d’en faire quelque chose.
Et les paroles qui s’attèle à la tâche ? Quelles sont vos sources d’inspiration ?
Adnane : Les sujets sont très variés. On aime souvent tout ce qui tourne autour d’histoires de crimes, de sujets absurdes à la Florida Man, … on va dire que nous avons pas mal été influencés par Vice News.
“Slack” par exemple traite des réseaux sociaux et de leur impact sur notre société, “Love and Saucers” est tout simplement l’histoire d’un certain David Huggings, un homme affirmant avoir été “déviergé” par une extra terrestre … il en a fait des tableaux … et on trouve que c’est juste beau !
Avez-vous un rituel avant de monter sur scène ?
Julien : Nous n’avons pas de rituel collectif.. En revanche je pense qu’on essaie de se mettre en conditions chacun à sa manière.
Tiens d’ailleurs ça se gère comment le stress chez Schrodinger avant de monter sur scène ?
Julien : Autant sur les premières grosses scènes, il y avait un petit stress car tout était nouveau, y compris jouer ensemble. Parce qu’avec le Covid les morceaux ont vécu en clip et sur les plateformes mais nous avions eu peu d’occasion de les jouer en live. Aujourd’hui, on va dire qu’il y a peu de stress pour ma part, les morceaux sont rôdés…et puis le public est là pour passer un bon moment et nous aussi, donc on évite de se mettre la rate au court bouillon. En tout cas, c’est mon cas.
Quel est votre avis sur la scène rock et metal en France ?
Julien : Elle est très active et de plus en plus professionnelle j’ai l’impression. Il y a des groupes français que j’adore comme Gorod, il y a aussi des pionniers que j’apprécie particulièrement ou qui ont été une influence à un certain moment comme Loudblast ou Carnival in Coal. Après j’ai parfois l’impression que dans la scène metal, il y a plus de groupes que d’auditeurs, hahaha !!
Y-a-t-il des groupes qui vous branchent et avec qui vous aimeriez partir en tournée ?
Adnane : Oui, ceux dont on se sent le plus proche comme Igorrr, Diablo Swing Orchestra, Destrage, Twelve foot Ninja (même si on sait pas s’ils existent toujours), ou des monstres sacrés comme Faith no More ou Mr Bungle. Dans tous les cas, ce serait un sacré pied de pouvoir partager la route avec un de ceux-là.
En tant que groupe français est-il plus facile aujourd’hui de se faire remarquer, de percer et de vivre de la musique ?
Adnane : De ce que je vois, il y a assez peu de groupes qui vivent du metal en France, et ce sont ceux qui arrivent à vendre suffisamment de dates pour faire leurs 43 cachets dans l’année. Cela repose essentiellement sur le système d’intermittence du spectacle. Donc si tu veux vivre du metal, trouve un tourneur^^. Aussi quand tu discutes avec des chroniqueurs, tu te rends compte aussi qu’il y a énormément de groupes, énormément de sorties, donc assez peu de places en réalité, ce qui en fait à mon sens un marché hyper saturé en termes d’offre. L’essentiel à mon avis est de faire la musique en laquelle on croit et d’aller au bout avec elle.
La démultiplication des festivals est-elle une bonne chose ?
Julien : Absolument, c’est bien les petits festivals comme le Furios Fest par exemple, qui peuvent proposer des programmations cool et plus osées, mais à taille humaine et avec des tarifs abordables.
Pensez-vous qu’il y ait une mode « métal » à l’heure actuelle quand on voit que même les festivals « classiques » comme les Francofolies de la Rochelle ont leur propre soirée et programmation Métal ?
Julien : Je pense qu’il y a un regain d’intérêt pour le metal, mais je ne pense pas que ce soit une mode, c’est plus qu’aujourd’hui à mon humble avis, le métal n’est plus une contre-culture, c’est entré dans la “Culture”. Dit autrement, c’est devenu un vrai genre, respecté, incontournable et qui a sa place dans une programmation rock au sens large.
Quels sont vos projets ?
Adnane : Le prochain album à venir est en cours de réalisation, c’est la prochaine étape et puis on va continuer à tourner autant que possible.
Des dates à annoncer ?
Oui, on sera au Metal Days (Slovénie) le 4 août, au festival 666 le 12 août et au Furios Fest le 25 août avant d’entrer en studio.
Un album pour succéder à l’EP Santa Sierra sorti en octobre 2019 et aux 2 singles In a Cell et Bloody Mary ?
Oui on l’enregistre en octobre et la sortie est prévue en 2024, c’est tout ce que l’on peut dire pour l’instant, mais on va balancer un ou deux single en attendant… ça va venir assez rapidement.
Un petit mot pour Warm TV et pour donner envie à nos lecteurs de suivre le groupe ?
Merci Warm TV déjà ! Et si tu veux écouter la B.O. du film “Godzilla vs Rio le perroquet” va jeter une oreille sur Santa Sierra 😉
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