High Kick…ing Records à la Boule Noire le 20 avril dernier
12 mai 2023 0 Par Erwan MeunierMini tournée Kicking Records : Supermunk + The Eternal Youth + Not Scientists
La « Mini tournée » Kicking Records passait par la mythique Boule Noire à Paris le jeudi 20 avril dernier. Regroupant trois groupes du label cette soirée était l’occasion de (re)découvrir le punk rock 90’s de Supermunk, celui, mâtiné de Cold Wave, de The Eternal Youth et la New Wave sauce The Cure et/ou Killing Joke de Not Scientists. Cerise sur le kouign amann du plaisir, après plusieurs années à échanger par mails et autres signaux de fumée avec une Marie encore jamais croisée I.R.L, l’occasion de se voir pour la première fois était trop belle pour la rater.
Nous sommes donc deux en arrivant non loin de la salle à nous étonner de la longue file d’attente qui se profile devant nous. Avant de réaliser qu’il s’agit de celle de la Cigale, située une porte plus loin, pour le concert d’un artiste qui ne figurera définitivement jamais au catalogue de Kicking Records. On vous en épargne l’extrait ou le nom, mais si vous êtes curieux l’information est disponible sur la toile.
19 h 30 précises tel le métronome, les portes de La Boule Noire s’ouvrent enfin laissant s’engouffrer les quelques personnes déjà présentes. Le cumul grève, jour de semaine et ambiance de merde dans le pays, me laissait à cette heure, une couche de pessimisme crasse se glisser le long de mon échine. La suite de la soirée me donnera fort heureusement largement tort.
Supermunks
C’est le power trio ardéchois Supermunk qui ouvre le bal punk de ce soir. Dans le microcosme de la scène « punk-rock » française les trois compères ont des visages connus. On y trouve la basse langoureuse de Ben Bacon soutenue par la frappe extravagante du « Le Bazile » (No Guts No Glory, Not Scientists) et le guitare voix hypnotisant de Forest (Sons of Buddha, Napoleon Solo, Black Zombie Procession, Forest Pooky…).
Résonnent les 33 secondes de l’intro de All You Need Is Air aussitôt suivi de Riot et de son refrain immédiatement engravé dans le lobe temporal de qui l’entend pour la première fois. Pas le temps de niaiser ou de faire une pause que « Play Pretend » de l’EP « Stuck In the Darkness » (2018) vient engraver la suite. Le son est brut, décapant, laissant en moi remonter des effluves des NOFX de mon adolescence. Ah qu’est-ce que j’ai pu poncer ce Punk in Drublic.
Dans ma tête c’est bon, je suis ailleurs. Plus efficace qu’un cocktail aux herbes psychoactives, je perds le sens du temps au rythme des titres qui s’enchaînent. À peine ose une fois ou deux me retourner pour prendre mesure de la jauge publique. Mon pessimisme en profite pour s’envoler découvrant moultes caboches assemblées, dodelinant de la nuque en cadence. Las l’effet psyché finit par s’estomper. Le temps reprend son rythme laissant présager de la fin du set. « Low Life » ou non, Supermunk fera long feu dans mes mémoires.
SETLIST SUPERMUNK
Pendant le court changement de plateau je prends enfin la mesure de la quanti/qualité du public présent. Rien à voir avec Code Quantum, mais j’ai pas pu m’empêcher de caler la référence. Ouais ouais je sais l’âge nia nia nia. J’assume et j’vous emmerde au passage. Bref à vue de nez on n’est pas loin de 150 personnes présentes ce soir et ça fait quand même gravement plaisir .
The Eternal Youth
Mais passons à « La Jeunesse Éternelle » un peu. Ce sont les caennais de The Eternal Youth qui investissent le plateau. Ici aussi les visages ne sont pas inconnus. Tonio (Ravi) déroule sa rythmique sans caresse sur les toms pour les 4 cordes d’Alan, tandis que Christophe sur ses 5 cordes renvoie, lui, la mélodie à Fra (Burning Heads), ici à la guitare et au chant. Le dernier album du groupe, Life is an Illusion, Love is a Dream est sorti le 4 novembre 2022 chez….. Kicking Records évidemment.
Orphan, piste d’ouverture de ce dernier album démarre le set de belle manière. Ronfle sa basse lancinante quand gimmickke sa guitare pointilliste. Si « Life is an Illusion, Love is a Dream » est la reprise littérale d’une phrase du titre « Everybody’s Happy Nowadays » des Buzzcocks ça n’est en rien dû au hasard. Le souffle de la scène de Manchester exhale dans la musique des éternelles jeunots. Avec « No Rest for The Wicked » le groupe nappe son dessert d’une fragrance « Curienne » qui fait vibrer tous les popotins présents ce soir, sans exception. Abandonnant un temps ce dernier album le groupe entonne son Back to 1985. Je n’avais alors que 9 ans et pourtant dieu sait que je replongerais volontiers dans cette insouciance des 80’S.
« WE USED TO LIVE IN THE DANCEFLOOR BACK TO 1984 WHEN WE DANCED WE FELT ALIVE BACK TO 1985
Back To 1985 – The Eternal Youth
Piochant de ci de là dans la discographie déjà nourrie du groupe, la setlist embarque la foule dans une jouissance auditive contagieuse. Peu défendu pour diverses raisons toutes aussi pangoliennes que capillotractées, Nothing Is Ever Over second opus de TEY, se taille une jolie part dans le show de ce soir. On en revient tout de même à LILD avec la secousse sismique de la rythmique de « Go Around In Circles« . Si la musique ne s’y prête tant mes méninges frétillent tout de même de l’envie de Circles Pits endiablés, « Et « Bury You All » ne contribuera pas à freiner mes envies. Le set se termine en prenant la pire route pour aller effacer le monde « Erase The World« , « The Worst Road to Take« . C’est ballot j’aurais quand même bien voulu effacer quelques petits trucs ça et là avant la fin…. No 64.
SETLIST THE ETERNAL YOUTH
Le set de The Eternal Youth aura encore eu un effet enrichissant sur le nombre de personnes présentes. Vous êtes trop nombreux, on est jeudi, vous êtes beaux! Vous êtes grands! J’ai pu saluer Guillaume Circus de W-Fenec pour la première fois I.R.L, mais bien trop brièvement. Au plaisir de te recroiser rapidement collègue 😉
Not Scientists
Je ne suis pas sûr qu’en choisissant « Pas Scientifiques » comme nom de groupe, les Not Scientists se doutaient que leur nom engendrerait des convulsions épileptiques à l’algorithme de Facebook. Poke Marie, comme le disent les vieux…
Et ouais, je vais encore vous reparler du microcosme, des têtes connues, de ganache familière. C’est quand même pas de ma faute si « Le Bazile » frappe aussi bien les fûts de Supermunk que ceux de Not Scientists. Son jeu s’imbriquant dans les mélopées de basse de Julien (No Guts No Glory). Monster ED (guitare, chant : UMFM, Opium Du Peuple) pilote au chant tout en chatouillant ses 5 cordes en étroite symbiose avec celles de Frederico (guitare : The Pookies).
« Staring At The Sun« , dernier album de Not Scientists est sorti le 3 février 2023 dernier chez Kicking Records. J’avais pu m’entretenir avec Ed à ce sujet dans le Mid WeeK Live du 15 février dernier. C’est donc avec le ronflant « Push« , titre ouvrant l’album que le groupe démarre son set. « I Try not to Listen, Voices in The Shadows« , manque de pot les miennes de petites voix sont gorges déployées à me hurler : « Danse, mais bordel danse… » Pantin désossé je ressemble furieusement à un Ent convulsif sur le point de s’affaisser après le passage du bûcheron. Soucieux de ma dignité seule ma tête s’accorde sur le basse batterie hypnotique du duo Le Bazile / Julien.
On embarque aussitôt vers un « Perfect World » (Golden Staples – 13/04/2018) pour s’en aller célébrer la vie et le live de ce soir tels les dieux. « Like Gods We Feast » est probablement mon titre préféré de cet album et le prendre pleine face en live m’offre un moment de catharsis. Je veux me faire laver le cerveau – « I’m Brainwashing You » à en avoir une crise cardiaque – « Heart Attack« .
Je veux me faire laver le cerveau – « I’m Brainwashing You » à en avoir une crise cardiaque – « Heart Attack« .
Brûler ma couronne de papier – « Paper Crown » pour effrayer le crotale « Rattlesnakes« . Compter le 8 par 5 de U.K Subs – « %8X5 » en plongeant dans un sous marin – « Submarine« . M’orienter pour foncer vers la chute – « Orientation » – « Downfall« . Écouter les aventures d’un voleur à l’étalage, me confiant ses secrets pour qu’on laisse un autocollant sur sa tombe. « Shoplifter » – « Listen Up » – « Secrets » – « Leave Stickers on our Graves« .
Entretemps on a déjà eu un premier rappel et les « Pas Scientifiques » viennent enflammer la salle avec une reprise de Ravi « Fire Up the Place« . Pour ces deux derniers titres, Fra s’est emparé de la basse, Tonio de la batterie, Fred de la guitare et Forest du chant. Je vous le disais ici même juste avant, tout n’est qu’histoire de ganache ! Un dernier titre, que votre serviteur à la mémoire instable peine à se remémorer… Et c’est fini…
Edit : Merci à The Eternal Youth pour la précision, le titre manquant dans la playlist était The Most Important Are The Smallest Signs (Sons of Buddah cover).
Quelle soirée mes amis. Trois groupes, trois gifles, trois fois plus de plaisir. Le quasi ermite que je suis maintenant, aura bien fait de rompre sa retraite pour un peu de live. Mille mercis aux Supermunk, The Eternal Youth et Not Scientists. Ma profonde gratitude à Kicking Records et l’Agence Singularités ainsi qu’à toute l’équipe de la Boule Noire.
SETLIST NOT SCIENTISTS
- Downfall
- Shoplifter
- Listen Up
- Rappel :
- Secrets
- Leave Stickers on our Graves
- Rappel 2:
- Fire up the place (RAVI cover)
- Dance Hall Ripper
- The Most Important Are The Smallest Signs (Sons of Buddah cover)