Tout juste sorti d’une tournée remarquée et remarquable cet automne avec les Lord of the Lost, PORN est de retour à Paris pour un concert prônant le vice avec, en première partie, deux étoiles montantes de la scène rock française : Venice May et Freak Injection.

 

FREAK INJECTION

 

 

 

Freak Injection, c’est avant tout un jeu de scène, un univers mêlant David Bowie, Die Antwoord, Nina Hagen, sur un son hybride entre Prodigy, NIN, Madonna et Marilyn Manson. D’ores et déjà incontournable, le groupe a partagé la scène avec Ministry ou encore Vive La Fête.

Une ambiance délurée, des costumes et des masques aux tendances sadomasochistes, le visage peinturluré, un grand « X » au fond de la scène… Le ton de la soirée était annoncé.

Le public semblait plutôt réceptif à cette décadence, et je dirais même que la plupart des personnes présentes ce soir-là étaient venues principalement pour le baptême de Freak Injection. Il est vrai que cet univers extravagant ne manque pas de charme, mais l’accent a tellement été mis sur le décor, les costumes et la prestation scénique que cela s’est retourné au détriment de la musique.

En effet, j’ai trouvé le son quelque peu brouillon par moment, mais cela a été rattrapé par le talent de la chanteuse et de sa voix vibrante avec un joli cassé, un peu à la Beth Ditto (Gossip).

L’intervention d’une danseuse sur scène était pertinente étant donné l’univers du groupe, mais aurait nettement pu être améliorée si une chorégraphie avait été mise en place : en effet, la danseuse semblait être perdue sur scène par moment, ne savant que faire…

Freak Injection a mis le feu dans la fosse et même si je n’ai pas été particulièrement réceptive à leur prestation, la majorité semblait l’être et cela reste original à voir. De plus, ce groupe est « jeune » et malgré cela, ils ont assuré un show digne de ce nom. A revoir !

 

 

 

VENICE MAY

 

 

 

Avec un premier album sous la main paru en 2018, empruntant tout autant à A Perfect Circle que Cocteau Twins, Venice May, mené par la charismatique Natalia, se présente déjà comme une valeur sure de la scène rock hexagonale.

Venice May, c’est un rock épuré, une voix et des guitares pleines de réverbérations, un voyage musical…

Une mise-en-scène simpliste, qui colle bien à l’image du quatuor : aucun costume, aucun décor, aux antipodes du groupe précédent. On se demanderait presque ce qu’ils faisaient entre Freak Injection et PORN : en effet, la majorité du public ne semblait pas très réceptif à leur univers, très proche du style musical de New Volume ou encore de Leprous. Rien à voir avec les autres groupes qui composaient cette soirée.

Cependant, j’avoue avoir été assez réceptive à leur univers : même si Venice May était un peu l’OVNI de la soirée, je l’ai un peu vu comme une pause d’air frais entre deux groupes complètement déjantés. Je regrette seulement le manque de communication des musiciens, qui semblaient rester un peu trop dans leur bulle…

 

 

 

 

 

PORN

 

 

 

Tout juste sorti d’une tournée remarquée et remarquable cet automne avec les Lord Of The Lost, PORN est de retour à Paris. Avec un nouvel album sous la main, The Darkest Of Human Desires – Act II, masterisé par Tom Baker (Marilyn Manson, Nine Inch Nails, Rob Zombie, Ministry… ), à la fois underground en France mais à la renommée internationale, PORN a mis le FGO Barbara à feu et à sang au son de son irrésistible Murder Rock, savant mélange de rock-indus et de metal-gothic.

Une ambiance totalement immersive à l’instar de Freak Injection, nous voilà plongés dans l’univers sombre et lugubre de Mr. Strangler… Là où se mêlent pulsions intérieures et plaisirs malsains, les riffs de basse et de guitares résonnent dans la salle, soulignée par la voix claire et limpide de Philippe Deschemin. On appréciera les passages de discours des criminels à la fin de certaines chansons, servant ainsi d’interlude et de transition entre les titres, comme sur l’album.

Chaque musicien interprétait avec brio son personnage, que ça soit Philippe Deschemin (chant) dans la peau de Mr. Strangler avec la cicatrice sur le visage et l’œil éborgné, ou encore le bassiste dans la peau de The Priest.

En ce qui concerne la setlist, elle était plutôt variée : les chansons les plus connues ont été jouées, comme « The Ogre Inside » ou « Call Me », dont les chansons du dernier album comme « Here For Love » ou encore « The Last Of A Million ».

 

 

 

 

Pour conclure, cette soirée se dessinait sous l’égide de deux ambiances complètement opposées : une ambiance complètement délurée et excentrique pour Freak Injection et PORN, mais une autre beaucoup plus calme qui appelle à l’évasion spirituelle pour Venice May. Malgré leurs grandes différences, j’y vois aussi une grande similitude : en effet, ces groupes sont pour moi signe d’originalité, de créativité et d’affirmation. Ils mériteraient tous d’être plus connus en France et je vous invite tous à aller les découvrir si vous ne les connaissez pas. Notre scène locale est riche en variétés, qui méritent tous d’être mises en avant. Qui sait, peut-être vous retrouverai-je à la prochaine apologie du péché… ?

 

 

REPORT ÉCRIT ► Céline LECLERE / WARM TV ©
REPORT PHOTO ► Guillaume BOUVET – Les Visions de Monsieur G. / WARM TV ©

REMERCIEMENTS ► Philippe DESCHEMIN, PORN, FREAK INJECTION, VENICE MAY, REPLICA PROMOTION, BASE PROD & Le FGO-BARBARA

 

© WARM TV – MAI 2019 

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