Hellfest jour 2 : Deuxième souffle au Hellfest 2025
23 octobre 2025Après une nuit à peu près calme, entre les hurlements des festivaliers et les douces sonorités du Macumba, je me prépare.
J’arrive au Hellfest juste à temps pour attraper la fin du set de SUN sur la Mainstage.
SUN
Elle est là, au centre de la scène. Ses longs cheveux blonds au vent, sa robe rose de princesse brille au soleil. Sa guitare électrique en main. Elle défonce tout.
Connaissant l’univers de Sun mais n’ayant jamais expérimenté ses concerts, je suis très impressionnée. Elle a une force et une énergie qui prennent directement aux tripes.
J’arrive juste avant qu’elle entame une reprise metal de “Survivor” de Destiny’s Child. Ça défonce totalement. Elle a même réussi à me la bloquer dans la tête.
Bien sûr, j’ai chanté à tue-tête avec elle depuis le public.
Ses musiciens ont une présence totalement déjantée aussi. C’est un set vraiment réussi.
Sachant que je vais traverser tout le festival pour aller vers la VALLEY voir Castle Rat, je décide de prendre un petit quelque chose à manger en route. Je teste enfin un stand de l’espace restauration.
J’opte pour une tourte pour me garder énergisée toute la journée, qui s’annonce déjà très chaude.
Je me dirige ensuite vers cet espace que je n’ai pas trop eu le temps de visiter. L’ambiance est beaucoup plus désertique. Beaucoup de poussière, des décors à la Mad Max. Un camion complètement ruiné, des structures en métal rouillées…
C’est vraiment impactant visuellement.
Même si je suis toujours au même festival, j’ai l’impression d’avoir totalement changé de lieu.
https://www.instagram.com/sun_brutal_pop
Et Isis écrit pour ce jour numéro 2
Et c’est la que je reprend le relais ! Isis est sur le pont. Un peu trop tard pour Sun malheureusement, il faut dire que la nuit fut courte.
Et j’arrive pour Charlotte Wessels
CHARLOTTE WESSELS
Une découverte total pour moi. Plus intéressé par le look « shootable » des membres à la base, je découvre une ambiance métal goth plutot sympathique. Charlotte est l’ancienne chanteuse du groupe Delain. Le 20 septembre 2024, elle sort son troisième album solo,
The Obsession, sous le label Napalm Records. Cet album marque une étape importante dans sa carrière solo, avec des collaborations notables et une
des ambiances plus sombres et narratives, tout en gardant une base heavy et orchestrale.
CASTLE RAT
J’arrive devant la scène (c’est moi Alaia!), une boisson fraîche à la main.
Je guette les décors : quelques fausses bougies, une banderole avec leur logo, et un rat doré en ornement.
Le set commence vite.
On est directement plongés dans une ambiance digne d’une campagne de D&D en 1984.
La chanteuse, dans sa tenue merveilleusement kitsch de pseudo-chevalière de jeu vidéo, son mullet immense au vent, nous conte l’histoire du Castle Rat, entité mystique de leur univers.
Sa voix, chargée de reverb, résonne comme une intro de livre épique.
Derrière elle, des personnes déguisées en rats et sorciers miment le récit, pendant que les musiciens jouent, eux aussi costumés dans les clichés du jeu de rôle.
Le concert démarre, et le son est excellent.
Même si la scénographie aurait mieux rendu dans la pénombre, je suis impressionnée.
Un vrai mur de son, celui qui prend toute la poitrine, jusqu’à ce que ton cœur batte en rythme.
Le groupe de doom new-yorkais s’impose facilement.
Malgré les conditions, tout le monde joue incroyablement bien.
Ils sont à fond dans leur lore, dans leur univers.
Un concert que je n’oublierai pas.
https://www.instagram.com/castle.rat
Je m’échappe avant la fin du set, le soleil tape trop fort, la tête tourne.
(Oui, une grosse partie de mon Hellfest, c’est me sentir pas ouf — fascinant, je sais.)
Je vais m’asseoir à l’ombre avec de l’eau et une boisson fraîche.
Mais pas assez d’énergie pour aller voir Amira Elfeky, découverte récemment via les réseaux et son feat avec Architects.
Avec la chaleur, je la rate, elle et Future Palace.
Ce sera pour une autre fois.





Amira Elfeky photo par Isis
LAST TRAIN
Un groupe que la photographe que je suis n’a pas pu manqué… et oui de nouveau Isis à la plume.
Last Train, pour moi le groupe à ne pas manquer du fest. Nos petits francais sur la mainstage… c’est pas beau ca !!
Formé en 2007, Last Train est un groupe de rock français. évolue dans un univers rock alternatif, avec des influences de stoner et de rock progressif. Leur son est caractérisé par des guitares puissantes, des rythmes entraînants et des compositions énergiques. Ils sont souvent comparés à des groupes tels que Queens of the Stone Age et Nine Inch Nails en raison de leur style musical dynamique et percutant.










Ils se sont fait connaître grâce à leur performances scénique explosive. Un vrai moment partager avec eux, j’ai pu voir leur sourire et leur plaisir d’être là, partager avec la foule.
KITTIE
Mais j’arrive à me bouger pour KITTIE, ce groupe légendaire de nu-metal entièrement féminin formé en ‘97.
Je suis très très fan. Et comme Spiritbox joue juste après, j’accours devant la barrière.
Je réussis à avoir une place tout à l’avant, et je hurle comme une folle dès que Morgan Lander (chant/guitare) monte sur scène.
Un rêve devenu réalité.
Ce groupe, qui a été une énorme influence pendant ma jeunesse, est là, juste devant moi.
Elles enchaînent anciennes et nouvelles chansons.
Le set est fluide, sans couacs.
Quelqu’un me laisse même passer sur la barrière, surpris de me voir chanter presque toutes les paroles.
Elles jouent toutes super bien.
Et niveau chant, on sent que Lander a gagné en assurance et en technique au fil des années.
C’est propre, puissant, tout en gardant cette rage sous-jacente, ce côté grunge/punk de leurs débuts.








J’ai des frissons quand elles enchaînent “Oracle” et “Spit”.
Un vrai flashback d’adolescence.
Leur single du dernier album (Fire, 2024), “Eyes Wide Open”, est encore plus impressionnant en live.
Elles terminent sur “Brackish”, que je pensais ne jamais entendre sur scène.
Je les regarde partir, les yeux pleins d’étoiles.
https://www.instagram.com/officialkittie
Je reste à la barrière et m’assois un peu à l’ombre pour attendre Spiritbox.
En parlant avec des amies venues me rejoindre, et d’autres autour, le temps passe vite.
Même si on se fait asperger (à bout portant) par les tuyaux d’arrosage du premier rang… une bonne douzaine de fois.
De là où je suis, je vois le set de Royal Republic.
J’avoue, musicalement pas mon style, mais leur dégaine et leur énergie me collent un sourire jusqu’aux oreilles.
Surtout leur chanson acoustique “Boomerang”.
Mais très vite, on se relève, on s’agrippe à la barrière.
Spiritbox va commencer.
SPIRITBOX
Je vous ai dit que c’est mon groupe préféré ? Non ? Alors sachez que je l’aime de tout mon cœur. Voilà, vous savez maintenant.
Mike (guitare) est juste en face de moi. Je comprends tout de suite ce que d’autres m’avaient dit : il a un charisme incroyable, et qu’est-ce qu’il joue bien.
Les musiciens se mettent en place.
Les premières notes de “Fata Morgana” se font entendre.
Derrière eux, un écran diffuse des visuels pour chaque chanson.
Sur le dernier album, beaucoup de mer et de vagues déchaînées.
J’adore ça chez eux : chaque album/EP a sa couleur et sa direction artistique spécifique.
En concert, dès qu’une couleur ou un visuel apparaît, on sait de quel moment de leur discographie ça vient.
Les images sont soignées, avec parfois des rediffusions en direct et des effets liés à leur thème.
Spiritbox est complètement pro, un peu moins dans l’émotion que d’habitude, surtout Courtney (chant).
Elle a une tenue de festival tranquille : petit bob et pantalon large à la japonaise.
Elle est totalement à l’aise, prend chaque chanson avec assurance, technique et détermination.
Ils enchaînent plusieurs titres du nouvel album, tout en jouant leurs tubes comme “Circle With Me” et “Holy Roller”.












Pendant “Jaded”, je chante tellement à fond que Courtney vient de notre côté de la scène pour chanter face à moi.
(Si, si, elle m’a même pointée du doigt.)
Si vous avez déjà vécu ça, vous savez à quel point c’est touchant.
Pour “Soft Spine”, elle lance un cri de guerre avant que la chanson commence :
“Cette chanson est dédiée à toutes les personnes que je déteste”, puis enchaîne avec le fameux “YOU ALL DESERVE EACH OTHER”.
C’est un set solide, de la lumière aux visuels, en passant par les déplacements et le choix des chansons.
Je reste sur le cul.
https://www.instagram.com/spiritboxmusic
The Hu
Par Isis :
Il y a des concerts qui te transportent ailleurs, loin, très loin des plaines de Clisson. Quand The Hu monte sur scène, c’est tout un peuple qui débarque, avec sa fierté, ses tambours et ses chevaux invisibles. La poussière du Hellfest semble se lever d’elle-même pour accueillir ce souffle venu des steppes mongoles.
Le public, d’abord intrigué, se laisse happer. Très vite, ça scande, ça tape du pied, ça lève les poings. Leur “Hunnu Rock” — fusion entre heavy metal et musique traditionnelle mongole — prend tout son sens ici, entre la ferveur et la poussière, et la clameur du festival.
Sur scène, le groupe dégage une énergie magnétique. Pas de cris inutiles : intense, presque chamanique. Une expérience sonore et visuelle qui laisse une empreinte indélébile.
Photographier ce moment, c’est comme tenter de capturer un rituel. Les regards sont habités, les gestes précis. Rien n’est laissé au hasard, et pourtant tout semble instinctif. On sent la fierté, la puissance, la spiritualité derrière chaque note.
Un moment suspendu. Sauvage. Magnifique.
Fin de journée douloureuse pour Alaia
Suite à ce concert inoubliable au concert de Spiritbox, je pars me cacher à l’ombre car (surprise!) je ne me sens pas bien après avoir cuit pendant plus de deux heures au soleil.
Je retourne même au camp me poser un moment et faire une sieste avant de retourner au festival pour MUSE. J’avoue que j’étais moyennement motivée pour les voir, sachant qu’il y aurait une horde de personnes, mais j’ai apprécié malgré la visibilité moyenne, j’ai chanté à tue-tête les chansons que je connaissais.
J’ai été très étonnée par les petits moments de teasing métal, où ils ont joué du Gojira, Metallica, et Pantera. En vrai, ils ont fait un set plutôt énervé (pour Muse hein), et vraiment bien choisi pour le fest, j’ai trouvé ça vraiment chouette.
Malgré mon amour de Heilung, je les avais vus en concert il y à peu; et j’étais absolument crevée, je n’avais pas le courage d’affronter la foule restante de MUSE.
Et pendant ce temps, Isis prépare le concert suivant :
Après m’être faufilée dans la foule, vingt-cinq minutes à descendre entre les festivaliers, serrée de toutes parts, le matériel collé contre moi et quelques bleus en bonus. J’arrive enfin dans le pit photo, juste à temps pour la fin du concert de Muse.
Et non, je ne suis pas là pour eux.
J’attends. J’attends Heilung.
Heilung
Il y a des concerts… et il y a des cérémonies.
Quand Heilung foule la scène du Hellfest, le temps se fige. La nuit semble s’épaissir, l’air devient plus lourd, presque sacré. On ne parle plus de musique ici, mais d’un rituel ancestral où chaque souffle, chaque pas, chaque battement de tambour te traverse jusqu’à l’âme.
out commence dans le silence.
Puis viennent les percussions, sourdes, profondes, comme le cœur d’une terre qui se réveille. Les voix s’élèvent lentement, anciennes, habitées. Kai Uwe Faust entonne les incantations, Maria Franz incarne la lumière — son chant pur transperce l’obscurité, enveloppe la foule, la berce autant qu’elle la transperce.














Face à eux, des milliers de festivaliers retiennent leur souffle. Les cris s’éteignent, les téléphones se baissent. Le Hellfest devient cathédrale.
Tout le monde est là, immobile, relié par une même vibration. On ne regarde plus un concert : on participe à un rite, à un voyage collectif.
Puis la foule explose au son des tambours, toutes la foules danse en transe.
La transe sacrée du Hellfest
Votre photographe et journaliste Isis :
Votre journaliste, Alaia Philipps Ducau




























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