7 titres qui viennent récurer 2023

Nouvel EP du côté des Punish Yourself qui ont sorti Death Glam XX I I I le 23 février dernier à 23h23 précisément via leur label Geisha Machine Records. Connaissant l’intérêt de Jack et Marco pour le groupe c’est tout naturellement que j’ai proposé à Jack de rédiger une chronique de l’EP. Ce que je ne savais pas, le hasard fait parfois bien les choses, c’est qu’ils avaient déjà prévus d’aller les voir sur scène au Récluses Fest à Genève ce 10 mars 2023. La chronique qui sort le jour du fest ? Une coïncidence ? À vous de voir !

Chronique de DEATH GLAM XX I I I

Il sort du four, il est tout chaud et prêt à régaler nos oreilles, le nouvel EP de Punish Yourself, Death Glam X X I I I débarque 6 ans après l’excellentissime Spin the pig, couplé d’une tournée symboliquement appelée Kali-Yu-Glam Tour. Dans les écritures hindoues le Kali Yuga représente le dernier et le plus sombre des âges que l’humanité traverse. Celle-ci remplie de péchés et d’une déliquescence spirituelle annonce le déclin de l’Homme. Forcément, on ne peut que faire le rapprochement avec cette période de chaos politique écologique et social qui promet un futur à mi-chemin entre 1984 et Le Meilleur des mondes. Ou, si vous êtes aussi geek que moi, vous aurez peut-être pensé à Soul Calibur et l’arme de Kilik qui porte le même nom.

Cerise sur le couscous, le groupe se pare d’un maquillage funeste aux allures de jour des morts, comme un poing dans la gueule aux zombies aliénés par les écrans que nous sommes. Les vrais zombies sont-ils ceux que l’on imagine ?

Trève de digression philosophique, l’EP comporte 3 nouveaux titres que sont L4T, JUG, et KNIFE (tout de majuscules vêtus) et préparés en studio avec leurs amis Fryzzer (ex-Sidilarsen) et mixés par Jean-Marc Maz Pinaud avec un CV long à en faire pâlir un albinos. Ce qui est bien lorsque l’on fait appel à ses amis c’est qu’il y a forcément de l’amour là dedans, et lorsqu’on fait les choses avec amour ça s’annonce en principe plutôt bien.

Chantilly sur le couscous, le chanteur vx mixe également 2 anciens titres (MOTHRA et SPIN) tirés du live de l’Omega Fest. Copeaux de chocolat sur la chantilly de la cerise sur le couscous, nos morts-vivants préférés (désolé Banane Metalik) proposent également 2 remixes, un de JUG par MOAAN EXIS (Ou x.av guitariste des Punish officie comme batteur) et celui de KNIFE par Modgeist (alias Mikael Charry qu’on retrouve aussi aux machines dans Punish et dans Anakronik Orkestra). Vous suivez toujours ? L’ensemble est mixé par Arco Trauma (qu’on retrouve dans Les Tambours du Bronx et Sonic Area) qui avait déjà réalisé l’album Punish Yourself vs Sonic Area.

En bref, nous avons affaire à un EP format généreux.

Avec L4T on fait péter les watts sans concession dès les premières notes grâce à une pétarade de vibrato et de son indus qui s’accouplent sur un rythme lent et structuré rappelant le tempo du doom metal. Le chant rend hommage au glam rock tant par son esthétique que son petit grain sonore caractéristique des 70’s. Et la, Punish fait ce qu’il sait faire de mieux, jouer de son éclectisme. Preuve en est avec le clip de JUG qu’on pourrait qualifier d’apocalypto-rétro-punk-glam. En bref, une cour des miracles scénique sur fond de couleurs néons ; un cocktail inclassable qui s’inspire de différents univers. KNIFE est sans doute le morceau le plus rétro malgré l’évidente modernité apportée par les machines. Ici, on concilie les zombies du passé et l’homme cyber du présent dans une ambiance batcave qui sent bon la sueur et les soirées BDSM.

Et parce qu’on oublie trop souvent les graphistes, nous voulions également ajouter une petite mention spéciale pour Singe Savant avec sa pochette rétro, ses vieilles affiches, le DIY et les papiers collés. Les regards les plus acérés remarqueront les détails des affiches dont plusieurs évoquent la déesse de la destruction Kali et de nombreux hommages à l’esthétique des années 80. Le tout saupoudré d’un esprit gore et malsain déshumanisé ou l’identité n’existe pas, supprimée par quelques coups de feutres sur les visages. Le 23 écrit en chiffre romain confirme cette régression en choisissant de faire appel à une numérotation qui n’est guère plus utilisée au quotidien (sauf dans livres d’histoires et sur la comtoise de ta grand-mère), mais la symbolique réelle derrière ce choix n’appartient qu’au groupe.

Ovni musical de la planète terre, Death Glam X X I I I nous récure les narines jusqu’au cerveau pour nous conduire jusqu’au mokṣa^[1] après cette longue attente sans album (mais la patience n’est-elle pas une vertue de l’hindouisme ?). Une seule question maintenant, dans quelles contrées célestes le prochain album pourrait-il nous amener ?

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^[1] Équivalent hindou du nirvāṇa bouddhiste.

Death Glam X X I I I, paru le 23 février 2023 à 23h33.
Production : Punish Yourself & Geisha Machine Records