Vazar et Ly + Opium du peuple + Les Ramoneurs de Menhirs
13 avril 20208 février 2020. Boite de nuit et salle de concert de l’île de Nantes, le Warehouse nous accueille ce soir pour une soirée 100% punk, dans la capitale historique de la Bretagne.
Vazar et Ly :
Avant toute chose, il faut savoir que Vazar et Ly est une formation totalement improvisée afin de remplacer un groupe sur 2 dates. Pas de grosses prétentions donc, mais plus une intention de faire plaisir pour ne pas écourter la soirée, et pouvoir passer un bon moment sans prises de tête.
Ils reprennent quelques morceaux emblématiques comme Poison Heart des Ramones, Linoleum de NOFX, ou encore Blue Moon de Elvis Presley, dans la joie et la bonne humeur. C’est festif, drôle et derrière l’humour, nous avons affaire à des musiciens qui savent ce qu’ils font. L’ambiance s’installe progressivement dans salle. L’esprit folk acoustique est très agréable.
Soyons sérieux quelques minutes. Vazar et Ly tiennent davantage de la blague, mais on se sentirait presque telle une grande bande de copains. Il faut être clément et prendre cette première partie comme elle est. Á peine 30 minutes plus tard, il faut déjà céder la place aux prochains. Merci à eux pour leur investissement et le partage !
Vazar et Ly est un groupe éphémère composé de Eric Brison ( Les 3 Fromages ) à la guitare, et Willy Gachet ( Les 3 Fromages ) à la batterie. Ils chantent en français et en anglais.
Jack Gabrielle 2020.
Opium du peuple :
Stop ! On arrête tout. Si vous ne connaissez pas Opium du peuple vous n’êtes absolument pas prêt pour ce qui va suivre.
Le concert débute bible à la main et en soutane de curé, la couleur est annoncée. Et c’est sur Que je t’aime de Johnny Hallyday que les hostilités commencent.
La voix caverneuse de Slobodan résonne dans la salle. L’humour est gras, provocateur, mais c’est exactement l’effet recherché. Les artistes ne sont pas là pour faire dans la finesse. Ici la variété est passée au mixeur.Voyage, voyage de Desireless, Macron est mort ce soir, Fais-moi mal Johnny de Boris Vian, Like a Virgin de Madonna à la sauce française… tout y passe . Et pour le plus grand bonheur des révolutionnaires communistes, une reprise de L’Internationale à en faire frémir la momie de Lénine.
Opium du peuple mélange les genres avec brio, mais sans jamais tomber dans le ridicule. L’art et la manière de savoir jauger exactement ce qu’il faut, quand il faut.
Le tout est nerveux, cabaresque et sensuel, accentué par la présence des Opiumettes Joey Delices et Mademoiselle Coeur qui en plus d’assurer le jeu de scène, se mettent à la trompette et à la cornemuse avec panache. Une chose est certaine, sans elles le groupe n’aurait pas la même essence.
La mise en scène n’est pas non plus en reste. Tout est travaillé afin d’attirer les yeux du public dessus. Cependant, derrière l’humour se cachent des prises de positions assez évidentes et des critiques satyriques que ce soit sur la politique ou la religion. S’ensuivent également quelques jeux d’acteurs entre les musiciens avec un batteur martyrisé par son chanteur, et un Gil de la Tournante qui à droit a ses quelques minutes de gloire.
Le cocktail est détonant, le jeu est efficace avec cette sonorité sec, et des accords sauvages tirés du punk rock. On sent l’investissement de ses bêtes de scènes, et le public suit joyeusement tout ce joyeux bordel ambulant.
L’heure tourne, et le concert se termine. Nous remercions chaudement ses ses Groland du punk français. Entre tranches de rire et militantisme, tous les ingrédients étaient réunis pour passer un bon moment. Opium du peuple sera le genre humain !
Opium du peuple est un groupe de cover punk crée en 2006 et originaire d’Albi, composé actuellement de Gil de la Tournante et Eduardo de la Vega aux guitares, Machine à la batterie, le K. à la basse, les Opiumettes Joey Delices , Mademoiselle Coeur et de Slobodan au chant. Musiciens et musiciennes déjantés de la scène française, ils mélangent les styles passant de la variété française, du punk au metal. Ils ont sorti 5 albums et chantent en français.
Jack Gabrielle 2020
Les Ramoneurs de Menhirs :
« Nous sommes les enfants de la Terre et du Vent, on s’appelle les Ramoneurs de Menhirs et ce soir on chante pour la Bretagne libre. »
Le concert commence au son de Dir ha tan. Si il y’ a bien une chose qui les démarque de la plupart des groupes de la scène française, c’est l’utilisation d’instruments traditionnels typiques du folklore breton. Histoire de faire un rapide tour d’horizon dessus ; le biniou kozh est une cornemuse, l’équivalent breton de la célèbre cornemuse écossaise. La bombarde est issue de la famille des hautbois. Pour le reste, on ne peut se faire un avis qu’en écoutant. Dépourvu de batteur, le groupe utilise une boîte à rythme afin d’agrémenter le tout. Résultat, c’est un savant mélange de genre quasi unique dans le milieu qui en fait un ovni.
Musicalement, c’est un sans faute, avec une mention spéciale pour les sonneurs dont les styles se confondent mais, sans se ressembler ( avec une oreille attentive, on dicerne clairement la manière de jouer propre à chacun ) se mêlent parfaitement à la guitare punk de Loran. Les accords sont simples mais efficaces, avec ce jeu à la sonorité qui lui est si propre. Le chant est en vannetais, mené par un lead vocal charismatique parfaitement bilingue. Le mariage énergétique fonctionne à merveille. Le groupe reprend également quelques morceaux du punk-rock comme Fuck the system de Crass, et sans oublier son fameux quart d’heure traditionnel Berurier Noir.
Le tout est furieusement dynamique, devant un public déchainé qui rentre en totale connexion dans les fraternels pogos. On ne peut que se réjouir face à cette efferverscence. Les Bretons font honneur à leur réputation de peuple danseur.
Militants, les Ramoneurs de Menhirs mettent un point d’honneur à ce que la culture soit accessible à tous, bien que ce ne soit pas leur unique leitmotiv. Entre les morceaux, quelques diatribes contre le système capitaliste, en faveur de l’écologie, ou contre l’oppression des minorités. Partage et valorisation des différences en sont les maitres mots.
Quelques bleus et contusions plus tard, le concert se termine. On en ressort épuisé, mais heureux avec le sentiment de retrouver foi en l’humanité même si le capitalisme n’est pas tombé à l’issue de ce concert.
Les Ramoneurs de Menhirs, c’est une immense famille, au son de rythmes païens. Dans cette période où le paganisme revient en force, avec un regain d’intérêt notable au travers des religions celtes et scandinaves, ils s’inscrivent tout naturellement dans cette lignée de groupes qui font revivre les anciennes traditions, tout en incluant les problématiques modernes, et sans jamais tomber dans la régression des idées, à une époque ou la montée des extrêmes est plus forte que jamais. Nous les remercions grandement pour la convivialité, le partage, et les encourageons pour leurs projets futurs.
Les Ramoneurs de Menhirs est un groupe de traditionnel punk-rock breton crée en 2006. Composé de Eric Gorce et Richard Bévillon aux binioù kozh et aux bombardes, de Loran à la guitare , Gwenaël Kere au chant. Connu et reconnu dans leur pays d’origine, ils tournent partout en France et aussi à l’étranger, comme la Belgique, la Suisse, l’Allemagne, l’Ecosse, Cantabrie ou encore le Québec . Ils ont sorti 4 albums et chantent en breton, français et en anglais.
Jack Gabrielle 2020
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