Motocultor 2019 – Jour 4
3 février 2020I Bless The Rain Down In Saint-Nolff
Oona Inked / Huhsh
15-18 août 2019
Huhsh :
Poséidon’ Neptune pour les plus hétéros d’entre nous, s’est déchaîné toute la nuit, et je ne parle pas des gargouillis d’estomac ou autres joyeusetés sonores, émanant d’une quechua proche qui ont également émaillé mon sommeil. Les mecs passent leur soirée à invoquer Ahuiateteo (dieu Aztèque des excès. Ndlr dans ta face!) et sont pas foutu de contrôler les effets que Papaztac leurs procurent. (Aztèque, ivresse, dieu… c’est pour moi!)
En tout cas chez moi c’est Atlacoya dans le gosier (C’est bon, cherche, je suis pas google non plus..) !
Allez zou, debout, direction Get The Shot pour se réveiller la gorge et s’hydrater les muscles… A moins que… L’inverse, tout ça…
Et pas le temps de niaiser, comme on dit chez les Québecois ! La Dave Mustage est bondé pour ce dimanche à 13 h 20. On a du lui faire la vanne deux milliards de fois, mais Jean-Philippe porte bien son nom aujourd’hui ! Lagacé, s’agace avec sagacité… J’ai honte mais je me soigne.
D’entrée les québecois nous matraquent la tronche avec Purgation et Faith Reaper. Pas une seconde de répit dans le set, et dans la fosse ça mosh sec ! Pour Get the Shot, le hardcore est militant ! « le metal et le hardcore, c’est plus que de la musique. C’est le dernier bastion contre la bêtise humaine » déclarait leur chanteur en ouverture de set au Hellfest en 2018. Aujourd’hui le leitmotiv est le même et tout en prenant un plaisir communicatif, ils font passer un message fort comme à chacun de leurs concerts !
Le groupe suivant nous vient de loin. Beaucoup de monde s’amasse devant la Massey Ferguscene pour accueillir les japonais de Vampillia. Ils retournaient le Supersonic quelques jours avant, ils sont à présent là pour nous faire planer avec leur « Brutal Orchestra » teinté de Black plus ou moins ambiant. Histoire de donner le ton, le chanteur débarque du haut d’un des piliers maintenant le chapiteau ! Joel O’Keeffe a décidément trop d’influence.
Chaque musicien donne toute son énergie pour un set fort de qualité, alternant entre douceur au violon, et agressivité cathartique à la guitare. En résumé, une découverte fort agréable, qui sera un peu gâchée par des remarques autour de moi.
Aaaah, la grande famille, tout ça, vous savez.
Dans un registre tout aussi déglingué, nous ne ne pouvions pas louper Pensées Nocturnes. Le sextet français mêlant Black Metal, accordéon, cuivres, harmonica et mégaphone (oui), nous entraîne dans une ambiance circacienne de la France profonde.
Ils nous présentent leur nouvel opus sorti en début d’année, Grand Guignol
Orchestra, qui fut déjà très bien reçu, au vu des nombreux t-shirts fraîchement achetés au stand. Vaerohn (chant), dans son costume de forain, fait une entrée fracassante, métaphoriquement et littéralement (les côtes d’Aharon (Griffon) s’en souviennent) et alterne avec une facilité déconcertante chant lyrique et chant saturé dans son micro vintage.
C’est difficile de résumer ce groupe si original en quelques lignes seulement. On oscille entre violence pure, fanfare grand-guignolesque, et passages plus travaillés. Un show haut en couleurs, créant un contraste complexe mais délicieusement dérangeant.
Les festivaliers se bousculent à présent pour voir l’étoile montante de la scène islandaise. The Vintage Caravan aura vu son nouvel album Gateway acclamé à chaque escale de leur tournée. La Bretagne ne fait pas exception.
La bonne humeur est au rendez-vous, Óskar (chant) et Alexander (basse)
n’hésitent pas à interagir et plaisanter avec le public. Ce dernier ira même jusqu’à effectuer un slam quelque peu périlleux pendant son solo. Globalement, une prestation un peu trop courte à mon goût, pleins de hits du premier album qui méritaient leur moment de gloire ! Aucun problème, les dates françaises imminentes sont là pour ça, Voyage et Arrival vont retourner l’Olympia.
Huhsh :
Voivod est un groupe que j’apprécie particulièrement. 38 ans de carrière, 14 albums studios, j’ai du découvrir le groupe en même temps que Maiden, à l’âge de 12/13 ans. Et c’est plus que plaisant de les voir sur la Dave Mustage aujourd’hui. Mais… Car oui, il y a un mais, Voivod le dimanche, au 4e jour de fest comment dire…. Pas sûr que le festivalier enjaillé soit en mesure d’apprécier des morceaux comme Technocratic Manipulators, Into my Hypercube ou The Praw. Allez donc faire une partie d’échecs après trois jours de murges….
On en parle depuis des semaines, il a fait les choux gras de la presse « consensuelle », et Voici et Gala vont faire une « Une » sur lui…. non là je déconne.
Henri Dès & ze Grands Gamins, c’est une madeleine de Proust remise au goût du jour avec un nappage de guitares saturées sur des morceaux d’anthologies comme Les Bêtises à l’école, La Petite Charlotte ou La Mélasse qui ouvre justement ce concert. Et nos motoculteux ne s’y trompent pas, parce que de mélasses, ils sont déjà plein. L’histoire ne dit pas si Henri et ses Grands Gamins s’attendaient à un phénomène d’une telle ampleur. La Dave Mustage va exploser tant nous sommes nombreux à nous presser pour en profiter. Slams, pogos, circle pit, wall of death, tout y passe sous l’oeil amusé du septuagénaire qui semble profiter du moment. Après avoir réjouit près de 12 000 festivaliers, il y a fort à parier qu’on recroise Henri sur des festivals metal à l’avenir.
On s’aventure du côté de la Suppositor Stage en ce début de soirée presque ensoleillé. Le sol est encore trempé de la veille, et les amas de boue et de paille volent à foison. La scène sera épargnée aujourd’hui, ce qui ne fut pas le cas lors du passage de nos compatriotes Gronibard.
Les bouchers belges d’Aborted ne sont pas là pour faire dans la dentelle, et nous non plus. Aucun détail du décor n’est laissé au hasard, le backdrop, les cadavres décomposés dans des cercueils en aluminium… Le public déchaîné enchaînera les circle pits à la demande de Sven (chant), jusqu’à atteindre 10m de large, autour de la régie son. Les baffes, les ecocups, les chaussures, chacun se débarrasse de ce qu’il peut tout le long du set, axé majoritairement sur TerrorVision et Retrogore.
Un hachage de tripes en bonne et due forme. On compte ses bleus et on essaye de remonter la pente sans glisser.
La Massey Ferguscene accueillait l’an dernier James Kent a.k.a. Pertubator,
c’est sans surprise que pour ce dernier soir, nous recevons Carpenter Brut.
Autant j’adore le groupe et la synthwave en général, autant les retrouver
systématiquement, tous les ans, à chaque festival (Download, Hellfest…), qui plus est avec la même setlist, c’est lassant. C’est devenu le joker de la facilité pour qui veut de la diversité tout en restant metalleux-friendly. Pour être franche, je ne serai pas restée jusqu’à la fin du concert, le festival m’aura épuisée. J’ai privilégié le confort de ma tente, là où personne ne me pousse ou me marche dessus (non négligeable), et où le son est tout aussi bien.
C’est non sans contentement que je pose une dernière fois la tête sur mon oreiller de fortune pendant que certains trient plus ou moins consciencieusement leurs déchets avant le grand départ, et je ferme les yeux sur le refrain de Maniac.
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